Saint-Brieuc : un an ferme pour des mauvais traitements infligés à sa belle-fille de 9 ans
Mardi, le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc a condamné une femme de 42 ans à un an de prison ferme pour des mauvais traitements infligés à a belle-fille de 9 ans. Le père de 65 ans a quant à lui écopé de six mois avec sursis pour n'avoir pas dénoncé ces faits.
Mardi, une femme de 42 ans et un homme de 65 ans étaient jugés par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour, respectivement, “mauvais traitements” et “non-dénonciation de mauvais traitements”. La victime, la fille du sexagénaire née d’une précédente union.
Tout commence en mai 2012 quand le père de la fillette, alors âgée de 9 ans, décide de la faire venir du Maroc jusqu’en France. L’enfant, rapporte Ouest-France, laisse alors derrière elle sa mère et son village. Alors qu’elle était scolarisée en classe de CM1, dans l’Hexagone, elle se retrouve dans une classe de deux niveaux inférieurs.
Son père la fait venir du Maroc, l’enfant se fait battre par sa belle-mère
C’est cependant au niveau familial que les plus sérieux problèmes vont survenir. Visiblement pas avec les deux demi-sœurs de la fillette, mais plutôt avec sa belle-mère. C’est ainsi cette dernière qui s’occupe le plus souvent d’elle, son père étant souvent absent de par les marchés et les foires qu’il faits dans la région.
Deux mois après son arrivée en France, la fillette commence à être violentée, en recevant notamment des coups de corde à sauter et de câble téléphonique. On lui arrache les cheveux, lui frappe la tête contre le mur. Sa belle-mère va même aller jusqu’à lui casser le bras entre deux canapés, sans toutefois que l’enfant laisse transparaître la moindre douleur. Les pédiatres ne pourront cependant que la constater en recevant la fillette en décembre 2012.
“Je me vengeais sur sa fille”
Durant l’enquête, la belle-mère n’a eu de cesse de nier les accusations émises à son encontre. Lors de l’audience, elle a reconnu n’avoir pas joué franc jeu à l’époque : “je n’ai pas vraiment dit la vérité. J’avais peur. Je ne suis pas fière de ce que j’ai fait.” Elle a tenté de justifier ses actes par une relation compliquée avec son mari : “je me vengeais sur sa fille”.
Un mari qui a quant à lui déclaré qu’il n’était pas au courant des agissements de sa femme, qu’il laissait se charger de la toilette et des soins de l’enfant conformément à sa culture : “J’ai eu des doutes. Mais ma fille ne m’a jamais dit la vérité.” Des témoins lui auraient toutefois mis la puce à l’oreille selon les enquêteurs.
C’est la peur qui empêchait l’enfant de se livrer sur les violences et les menaces de mort qu’elle subissait : “Je pensais que si j’en parlais à mon père, j’allais mourir.” Placée dans une famille d’accueil après le signalement des faits, elle n’a depuis plus de contact avec sa mère biologique, dont elle a quasiment perdu l’usage de la langue.
La belle-mère a été condamnée à trois ans de prison dont un ferme, et son mari à six mois avec sursis.