Royaume-Uni : les médecins appelés à demander l’orientation sexuelle de leurs patients de plus de 16 ans
Depuis quelques semaines, les médecins britanniques sont appelés à demander l'orientation sexuelle de leurs patients de plus de 16 ans. Le but affiché de cette question : adapter les soins en fonction de chacun et d'éviter les discriminations.
Le 5 octobre dernier, le National Health Service (NHS), soit le système de santé publique en place au Royaume-Uni, a émis une recommandation assez singulière aux médecins britanniques : celle de demander à leurs patients de plus de 16 ans de les renseigner sur leur orientation sexuelle.
Comme le rapporte Santé Magazine, le patient se voit poser l’interrogation suivante : “Parmi ces différentes propositions, quelle est celle qui correspond le mieux à la manière dont vous vous définiriez ?” Des propositions qui sont “hétérosexuel”,” gay ou lesbienne”, “bisexuel”,” autre orientation sexuelle”, “ne sait pas ou n’est pas sûr” et enfin “refuse de répondre”.
Orientation sexuelle demandée aux patients : pour des soins plus adaptés
À partir des réponses fournies, les praticiens sauront mieux adapter leur traitement au patient, c’est en tout cas l’intention affichée par le NHS. Il apparaît ainsi que les personnes connaissant une sexualité relativement peu classique sont davantage sujettes à des troubles psychologiques, des addictions, des maladies sexuellement transmissibles ou au suicide.
L’autre but de la démarche est d’éviter les discriminations. Des représentants de plusieurs associations LGBT ont d’ailleurs fait partie du groupe de travail à l’origine de la mesure. Laquelle devrait faire l’objet d’une surveillance d’ici 2019 au travers d’un comité de suivi.
Une association britannique craint une mesure “potentiellement intrusive et agressive “
Mais comme on pouvait s’en douter, cette recommandation n’est pas du goût de tout le monde. Dans les colonnes d’un article de la BBC, l’organisation à but non lucratif Family Doctor Association a par exemple émis ses craintes quant à une mesure “potentiellement intrusive et agressive”.
Les dérives de cette mesure pourraient être notamment être des plaintes de patients estimant avoir été mal soignés pour avoir justement donné leur orientation sexuelle. Pour l’heure, cette recommandation ne semble pas être à l’ordre du jour pour les professionnels de santé officiant en France.