Royaume-Uni : allergique aux produits laitiers, un ado meurt après avoir reçu du fromage dans le cou
Après l'ouverte d'une enquête préliminaire en 2018 suite à la mort, l'année précédente, d'un adolescent de 13 ans ayant succombé à une allergie laitière, les investigations se poursuivent cette semaine devant le tribunal.
Quand on parle d’intolérance ou d’allergie aux produits laitiers, on pense généralement que le danger réside dans l’absorption de ces substances par voie orale. Le drame qui s’est produit en 2017 au Royaume-Uni et qui fait aujourd’hui l’actualité va vraisemblablement amener à reconsidérer la question.
Le 9 juillet 2017, Karanbir C., 13 ans, perdait la vie dix jours après avoir reçu une tranche de fromage dans le cou. Un acte bien moins anodin qu’il n’y paraît puisque l’adolescent était allergique aux produits laitiers, ce que semblait ignorer le camarade d’école lui ayant jeté le fromage.
Mort 10 jours après avoir reçu du fromage dans le cou : un choc “inhabituel”
La victime, qui souffrait également d’asthme et d’eczéma chronique, ne cessait de se gratter le cou après avoir reçu cette tranche de fromage à cet endroit. En septembre 2018, soit plus d’un an après ces faits dramatiques, une enquête préliminaire avait été ouverte.
Ouest-France rapporte que les investigations ne sont pas achevées, et qu’elles se poursuivent même cette semaine devant le tribunal londonien de Saint-Pancras pour déterminer les causes précises du décès.
Un choc anaphylactique “inhabituel” selon un pédiatre
Vendredi, devant ce tribunal, le pédiatre Adam Fox qui a examiné le dossier a signifié que le choc anaphylactique par contact cutané, tel que celui connu par la victime, est “inhabituel”. Il a même témoigné n’avoir jamais assisté à un cas mortel avant celui-ci : “Les réactions allergiques graves par contact cutané sont très rares, sans précédent […] Je n’avais jamais vu de cas d’anaphylaxie mortelle”.
Toujours selon le pédiatre, cité ici par nos confrères belges de LeVif, le fait que l’adolescent se grattait après ce choc a pu conduire à aggraver la réaction allergique : “Des égratignures et des dégradations de la barrière cutanée auraient pu conduire à un contact ultérieur [avec l’allergène]”. Sans vouloir accabler le personnel de l’école, Adam Fox a aussi indiqué que l’inhalateur du jeune garçon aurait dû lui être remis plus tôt : “Si quelqu’un vous dit qu’il a besoin de son inhalateur, c’est un signe très clair que vous devez utiliser l’EpiPen [NDLR : auto-injecteur d’adrénaline]”.