Royaume-Uni : 11 ans de prison pour avoir excisé sa fille de 3 ans
Vendredi, la justice britannique a condamné une mère de famille ougandaise à onze ans de prison pour avoir excisé sa fille de 3 ans. Elle a en outre écopé de deux ans d'emprisonnement pour possession d’images indécentes et de "pornographie extrême".
Il y a maintenant un peu plus d’un mois, la cour criminelle de l’Old Bailey, à Londres (Royaume-Uni), rendait un verdict inédit depuis une trentaine d’années. Une femme de 37 ans d’origine ougandaise était ainsi reconnue coupable d’excision sur sa fille de 3 ans, alors qu’aucune infraction de ce genre n’avait été relevée depuis l’interdiction de cette pratique en 1985.
Depuis vendredi, on sait que la prévenue a été condamnée à onze ans de prison pour ces faits. Elle a en outre écopé de deux années d’emprisonnement pour possession d’images indécentes et de “pornographie extrême”, rapporte 20 Minutes.
Une condamnation pour excision, une première au Royaume-Uni
L’affaire débute en août 2017 quand les parents d’une fillette de 3 ans conduisent cette dernière à l’hôpital. Ils affirment alors que leur enfant, ensanglantée, est tombée d’un plan de travail et qu’elle s’est blessée sur le bord d’une porte de placard en métal.
Mais pour les médecins qui examinent ensuite l’enfant, c’est une mutilation génitale qu’elle aurait subie. Un chirurgien assurera pour sa part d’une opération réalisée au scalpel.
Une perquisition réalisée au domicile de la mère va mettre en lumière des pratiques s’apparentant à de la sorcellerie. C’est d’ailleurs l’une des hypothèses retenues pour expliquer la mutilation, et le procès d’avoir été l’occasion de mettre à mal la version des parents par les témoignages successifs de plusieurs experts.
Des parents aussi reconnus coupables de possession d’images indécentes
En s’adressant à la prévenue, la juge a tenté de lui faire prendre conscience, si besoin, de la portée de son acte : “Les conséquences psychologiques pour votre fille sont un fardeau important et qui durera toute la vie. Vous avez trahi sa confiance en vous en tant que protectrice”.
Non condamné le mois dernier, le père de la fillette, un Ghanéen de 43 ans, a finalement écopé de onze mois de prison pour détention d’images indécentes et extrêmes. Une peine que le quadragénaire a déjà effectuée, nous précise-t-on.