Roissy : la pollution aux particules ultrafines rivalise avec celle du périphérique parisien, selon Airparif.
L'observatoire de la qualité de l'air en Ile-de-France a noté que la pollution à l'aéroport le plus fréquenté de la nation équivaut à celle du périphérique, avec une moyenne de 23 000 particules par centimètre cube. Quelles mesures pourraient être prises pour améliorer cela ?
Tl;dr
- Roissy présente des concentrations de particules ultrafines similaires au périphérique parisien.
- Les particules ultrafines augmentent avec le trafic aérien.
- Elles ont un risque pour la santé mais ne sont pas réglementées.
- La concentration des particules ultrafines diminue avec la distance de l’aéroport.
Roissy, un haut lieu de la pollution aux particules ultrafines
Une rigoureuse étude menée par l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France, Airparif, révèle un constat préoccupant : l’aéroport de Roissy présente un taux de particules ultrafines (PUF) similaire à celui du périphérique parisien, un des espaces les plus pollués de la capitale.
L’impact du trafic aérien
Le rapport indique que pendant trois mois à l’automne 2022, la concentration moyenne de PUF était de 23 000 particules par centimètre cube au cœur de l’aéroport de Roissy.
Une preuve tangible que le trafic aérien engendre une augmentation des niveaux de PUF, comme souligné par Airparif. Ce trafic quotidien, comprenant un nombre significatif de près de 1 150 décollages ou atterrissages, réaffirme l’impact du transport aérien sur la qualité de l’air.
Airparif publie les résultats d’une nouvelle campagne de surveillance des particules ultrafines (PUF) réalisée sur et autour de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.
Résultats : sur l’aéroport et à 1 km de distance de ce dernier, les concentrations de particules ultrafines sont… pic.twitter.com/X0a6zDjbZN
— Airparif (@Airparif) February 29, 2024
Les risques sanitaires associés
« Les particules ultrafines sont supposées néfastes pour la santé en raison de leur capacité de pénétration dans l’organisme. ». Bien que plus petites et plus difficiles à mesurer que leurs alter ego, les PM10 et PM2,5 (particules fines), la présence de ces particules ultrafines pourrait augmenter les risques de maladies pulmonaires, cardiaques, d’AVC ou de cancers.
Cela représente un risque majeur pour la santé publique, d’autant plus que ces particules ne sont pas réglementées, faute de connaissances scientifiques suffisantes.
La diminution de la pollution avec la distance
L’étude d’Airparif montre également une diminution de la concentration des PUF à mesure qu’on s’éloigne de l’aéroport. A un kilomètre de distance, la concentration est encore double de celle du centre de Paris. Mais cette influence des émissions aéroportuaires n’est plus remarquable à 10 kilomètres de distance, où d’autres sources locales de PUF deviennent dominantes.
Il est ainsi impératif de approfondir les recherches sur les sources et la diffusion des particules ultrafines dans la région parisienne pour cibler des mesures de mitigation adéquates et améliorer la qualité de l’air que nous respirons.