Restos du cœur : son président alerte sur une fréquentation en hausse des centres
Alors que le lundi 21 novembre va s'ouvrir la 38e campagne d'hiver des Restos du cœur, le président de l'association alerte d'une fréquentation en hausse des centres. Davantage de bénéficiaires veut ainsi dire une précarité elle aussi en augmentation.
Demain, le lundi 21 novembre, les Restos du cœur vont lancer leur 38e campagne d’hiver. Une opération qui concernera davantage de bénéficiaires, avec ainsi une fréquentation en hausse d’ores et déjà constatée dans les centres. Dans un entretien accordé au Parisien (article complet réservé aux abonnés), le président de l’association Patrice Douret fait état d’“une situation qu’on n’a jamais connue aux Restos du cœur. On est inquiets. Avec cette succession de crises, d’abord sanitaire puis économique et climatique, l’année s’annonce très particulière.”
Hausse de la fréquentation des Restos du cœur : des mères monoparentales aussi
Les chiffres communiqués par M. Douret traduisent effectivement une augmentation des personnes recourant à l’aide des Restos : depuis le mois d’avril dernier, on compte ainsi 12 % d’inscrits supplémentaires, 15 % de familles en plus et une présence d’enfants en bas âge accrue de 25%. “Ces chiffres nous inquiètent au plus haut point”, souligne le président de l’association en ajoutant que des mères célibataires font partie des nouveaux bénéficiaires : “Ce sont des personnes qui font face à une hausse importante des prix de produits essentiels comme les couches, les petits pots. Elles doivent arbitrer entre un litre de lait et un litre d’essence, donc elles n’ont plus le choix de rien. En fait, l’inflation vient aggraver la situation des gens qu’on accueillait déjà”.
Les bénévoles aussi en difficulté
Patrice Douret n’élude pas la question des bénévoles, que la crise a également touchés : “Parmi nos bénévoles, il y a beaucoup de gens modestes qui donnent. […] Quelle sera leur possibilité demain de continuer à nous accompagner ? Je n’en sais rien. Certains peuvent de moins en moins faire dix ou quinze kilomètres pour venir nous aider, surtout en zone rurale.” Et d’appeler à une aide d’en haut : “On milite fortement pour que cette réduction d’impôts devienne un crédit d’impôt. De cette façon, un bénévole non imposable pourrait se faire rembourser une partie de sa dépense par l’État. Ce serait une dépense publique, certes, mais surtout un investissement social !”
Encore plus de dépenses pour une association qui ne vend rien
Autre souci de taille pour les Restos du cœur, des dépenses en hausse. Le patron de l’association se refuse toutefois de commencer à faire payer les produits distribués : “Depuis le mois d’avril, nous avons 15 à 20 % de dépenses supplémentaires. […] Or, nous sommes totalement gratuits. Nous ne vendons rien et il est hors de question que ça change.”