Respiration profonde pour calmer le stress : l’explication biologique
Si l'on sait depuis maintenant fort longtemps qu'une respiration lente et profonde permet de lutter contre un stress, des chercheurs viennent d'identifier la connexion entre la respiration et l'activité cérébrale générant la sensation de calme.
Observer une respiration profonde et lente permet de réduire son niveau de stress. Une action dont la simplicité n’incite pas forcément à y recourir dès que possible, même si des chercheurs américains viennent d’identifier le circuit de neurones permettant ce lien de cause à effet.
Dans leurs travaux publiés jeudi dans la revue Science, ces scientifiques indiquent qu’après avoir mené des expériences sur des souris, ils sont parvenus à identifier un circuit de neurones régulant la connexion entre la respiration et l’activité cérébrale apportant un sentiment de calme.
Calme et respiration : 2 protéines contrôlées par 2 gênes
Si, jusqu’ici, les chercheurs savaient que la respiration était régulée au niveau cérébral par des circuits neuronaux, ils ignoraient toutefois le lien direct entre le fait de respirer profondément et la réaction observée sur des états d’anxiété et de calme.
L’équipe dirigée par le docteur Mark Krasnow a découvert un sous-ensemble de neurones dans le complexe pré-Bötzinger, un sous-ensemble transmettant des signaux à une région où les sentiments de vigilance, d’attention et de stress sont modérés. Et de s’être de même aperçus que ces neurones exprimaient deux protéines, cadherin-9 (CDH9) et protein 1 (DBX1) elles-mêmes contrôlées par deux gênes différents.
De l’espoir pour les victimes de troubles paniques ?
Pour le docteur Kevin Yackle, principal signataire de l’étude, ces découvertes ouvrent potentiellement la porte à des traitements ciblant les gênes en question, notamment pour les personnes ayant des difficultés à respirer de manière adéquate dans certains cas : “Dans les situations de troubles paniques, il apparaît pratiquement impossible de contrôler sa respiration. Par conséquent, une approche pharmacologique peut être essentielle pour prévenir ces troubles paniques provoqués par de l’hyperventilation”.
Autres possibles bénéficiaires de traitements basés sur ces récents résultats, les enfants présentant un haut risque de syndrome de mort subite du nourrisson, où le cerveau n’est pas informé d’un manque d’oxygène pendant le sommeil du bébé.