Lits connectés pour 10 étudiants à Rennes : le Crous arrête le test
Le lit de certains étudiants d'une résidence universitaire sont désormais connectés, et c'est une première mondiale.
Mise à jour :
« L’expérimentation portant sur dix lits connectés auprès de la résidence universitaire Maine de Rennes (…) est à ce jour annulée. Les équipements seront retirés dans les prochains jours », a indiqué le Crous après l’inquiétude soulevée par les étudiants.
Les possibles dérives et les interrogations de la population étudiante font encore dire au Crous : « Nous sommes aussi scandalisés qu’eux. Pour nous, ces capteurs étaient juste des témoins de l’usure du mobilier ».
Les étudiants n’étaient pas au courant et du côté du Crous, on assure que cette grande nouveauté de rentrée, les lits connectés, sont destinés à la maintenance technique.
Cette grande première constitue-t-elle une atteinte à la vie privée ? Les avis divergent sur le campus.
Un lit pour suivre l’état du matériel ?…
Concrètement, 10 chambres ont été choisies au hasard dans la résidence universitaire Maine 1. C’est Espace Loggia, spécilaisé dans l’ameublement gain de place, qui a cédé gracieusement 10 lits escamotables au Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires (Crous) de Rennes.
Installés dans les cadres des lits, les capteurs collectent des données en temps réel, puis transmises au Crous. A Ouest-France, le directeur d’Espace Loggia a expliqué : « Nous avions eu des problèmes de dégradations de matériel dans certaines résidences.Les lits connectés font de la maintenance préventive ». Ainsi, « lorsqu’un étudiant prend son lit pour une barre de tractions ou quand le matelas se transforme en canapé pour dix personnes, nous sommes au courant. En cas d’urgence, un SMS est envoyé automatiquement à un agent technique qui peut intervenir dans la chambre ».
… Ou une atteinte à la vie privée ?
Parmi les étudiants, tout le monde n’est pas du même avis, les réactions naviguant entre « C’est vraiment limite, on dirait de l’espionnage » et « Ça va, ce n’est pas le miroir non plus ».
Pour le Crous pourtant, il n’est nullement question de surveiller ces 10 étudiants. « On voit plus cela comme un outil de maintenance préventive afin de pouvoir anticiper le remplacement des lits en cas de besoin », précise le directeur du patrimoine et des achats au Crous Rennes-Bretagne, Pascal Guergnon à 20minutes.
« Notre objectif est seulement de planifier l’entretien préventif et d’observer l’usure du lit, pas de sanctionner les élèves. Pour ça, nous avons des veilleurs de nuit qui s’en chargent très bien », est-il affirmé par ailleurs.