René de Obaldia, doyen de l’Académie française, est décédé à l’âge de 103 ans
Le doyen de l'Académie française nous a quittés, René de Obaldia avait 103 ans.
Il était écrivain, poète et dramaturge. René de Obaldia est mort ce jeudi à l’âge de 103 ans. C’est l’Académie française, dont il était le doyen et membre depuis 1999, qui a annoncé la triste nouvelle à la France entière. « Le Secrétaire perpétuel et les membres de l’Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère, M. René de Obaldia, décédé le 27 janvier à Paris », peut-on lire sur le site de l’institution.
Le doyen de l’Académie française nous a quittés
Né en 1918 à Hong Kong d’une Française et d’un Panaméen diplomate, René de Obaldia a grandi à Amiens, dans la région de sa mère puis à Paris. Il avait publié « Perles de vie » (éditions Grasset), quelque temps avant ses 100 ans, il y clamait notamment que « pour devenir centenaire, il faut commencer jeune ». Une maxime qu’il n’aura cessé d’appliquer.
Pour la secrétaire perpétuelle Hélène Carrère d’Encausse, « notre merveilleux centenaire toujours alerte vient de nous quitter. C’est une immense perte pour l’Académie et une peine infinie pour moi. » L’écrivain Philippe Labro, quant à lui, salue « la finesse, la culture, la sagesse, le sens aigu de la relativité, la poésie, les maximes et aphorismes, le goût de la conversation, le charme indéfinissable de celui qui a aimé, a vécu, a compris. »
René de Obaldia avait 103 ans
Lors de son discours de réception à l’Académie en 2000, il s’avouait « souvent en porte-à-faux avec la réalité ; une réalité pour laquelle, je vous l’avoue, je nourris une forte suspicion. » Ce qui l’a souvent aidé : « J’ai toujours eu en moi ce côté dérisoire, qui m’a permis de mettre certaines choses à distance », déclarait-il en 2009.
René de Obaldia fut l’un des grands dramaturges des années 1960 et 1970, notamment grâce à des pièces comme « Du vent dans les branches de sassafras », « Monsieur Klebs et Rozalie » ou encore « La Rue Obaldia ». Celui qui fut fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale s’était engagé en 1978 contre le bloc communiste lors de la création du Comité des intellectuels pour l’Europe des libertés, aux côtés d’autres écrivains, d’artistes et d’intellectuels, derrière le philosophe Raymond Aron.
La mort de René de Obaldia laisse vacants 6 des 40 sièges de l’Académie française. L’un d’entre eux devrait être pourvu lors de l’élection prévue le 17 février prochain. Faute de candidatures de valeur, l’institution a a aujourd’hui de réelles difficultés à attribuer ses sièges. Qui sera le prochain à rejoindre l’Académie après Mario Vargas Llosa ?
Nos pensées vont aux proches et à la famille de René de Obaldia.