Réforme des retraites : Darmanin réaffirme la nécessité d’un départ fixé à 64 ans

Image d'illustration. Espace de travail bien rangé avec ordinateur portableADN
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est exprimé en faveur du maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, réaffirmant la position du gouvernement face aux débats et contestations persistants sur cette réforme.
Tl;dr
- Darmanin rejette le report de l’âge légal des retraites.
- Il promeut la « capitalisation populaire » gérée paritairement.
- Propose trois réformes pour améliorer l’emploi et les prestations.
Un positionnement stratégique en vue de 2027
En prenant la parole mercredi, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a clairement choisi d’élargir son champ d’action au domaine économique, affichant ses ambitions à l’approche de l’après-Macron. Cette incursion n’est pas anodine : le cap fixé pour l’échéance de 2027 se précise déjà. Contrairement à d’autres ténors politiques, il affirme son opposition à un nouveau relèvement de l’âge légal de départ à la retraite lors du « prochain quinquennat ».
À ses yeux, maintenir cet âge autour de 64 ans – ou « à quelques mois près » – s’impose comme un compromis réaliste. Il s’explique : « Entretenir l’idée que travailler jusqu’à 67 ou 70 ans est possible, c’est désespérer Billancourt, et peut-être aujourd’hui plus Tourcoing que Billancourt sociologiquement », glisse-t-il lors d’un débat organisé par son mouvement, Populaires, évoquant au passage sa circonscription du Nord.
Face au « travailler plus », le pari du « travailler tous »
Si certains comme Édouard Philippe défendent le credo du « travailler plus », Darmanin, lui, préfère miser sur le « travailler tous ». Pour relever ce défi, trois pistes majeures émergent dans ses propositions :
- Ajuster l’assurance-chômage en réduisant temporairement la durée d’indemnisation de 18 à 9 mois ;
- Plafonner les prestations sociales à 75 % du SMIC grâce à un versement social unique à la source ;
- Refondre la prime d’activité dont le coût pour l’État s’élève chaque année à 12 milliards d’euros.
Chacune de ces réformes vise une amélioration tangible du taux d’emploi.
Pousser la capitalisation populaire : fonds et financement
Mais ce n’est pas tout. S’agissant des retraites, le ministre ne cache pas sa volonté de développer une forme de capitalisation populaire. Il propose qu’un fonds soit créé et confié aux soins des partenaires sociaux.
L’objectif ? Offrir aux Français la possibilité de constituer un patrimoine mobilisable au moment du départ en retraite – sous forme de rente ou en capital. Pour financer cette ambition, il souhaite supprimer le forfait social pesant sur les petites entreprises (TPE/PME) – une mesure qui représenterait deux milliards d’euros allégés en fiscalité.
L’État appelé à contribuer davantage
La réflexion ne s’arrête pas là. Selon lui, il conviendrait aussi de rendre obligatoires les plans d’épargne retraite dans les entreprises capables d’en supporter le coût et de flécher une part substantielle des primes d’intéressement et participation (jusqu’à dix milliards d’euros) vers ces dispositifs collectifs.
Quant au rôle public, il suggère que l’Agence des participations de l’État (APE), via cession ou redistribution des dividendes issus des actifs publics, puisse soutenir ce fonds inédit. Reste à savoir si ces mesures ambitieuses marquent seulement une étape programmatique… ou bien déjà les contours d’un futur projet présidentiel.