Gabriel Attal envisage un capital de 1000 euros à la naissance pour financer les retraites

Image d'illustration. Bocal décoratif rempli de pièces à côté de chaussures pour bébéADN
Le Premier ministre Gabriel Attal suggère la création d’un compte doté de 1000 euros pour chaque nouveau-né. Cette mesure, présentée comme une réponse innovante, vise à anticiper les défis du financement du système des retraites.
Tl;dr
- Proposition d’un fonds souverain pour la retraite capitalisée.
- 1000 euros versés à chaque nouveau-né, sans condition.
- Mesure relance le débat sur la réforme des retraites.
La capitalisation en débat : une proposition qui secoue le système actuel
Alors que la suspension de la réforme Borne continue de provoquer de vifs échanges autour des retraites, un nouvel amendement vient raviver les discussions. Sous l’impulsion du groupe Ensemble pour la République, dirigé par Gabriel Attal, c’est désormais la question d’une possible retraite par capitalisation qui revient sur le devant de la scène politique française.
Le député Paul Midy, représentant la 5e circonscription de l’Essonne, a déposé un amendement au Budget 2026. Révélé par Le Parisien, ce texte propose une innovation notable : la création d’un fonds souverain français, destiné à introduire une part de capitalisation dans notre système de retraite, en complément du modèle traditionnel par répartition.
Un fonds souverain dès la naissance : modalités et ambitions affichées
Concrètement, l’État verserait automatiquement 1000 euros sur un compte ouvert pour chaque enfant né en France, « sans conditions de ressources », précise l’amendement. Les familles pourraient, si elles le souhaitent, compléter ce montant jusqu’à la majorité de leur enfant, tout en profitant d’un abattement fiscal sur les donations.
Ce mécanisme représenterait environ 660 millions d’euros annuels, selon les chiffres récents de l’Insee. Une mesure ambitieuse qui suscite cependant interrogations et débats sur sa viabilité et son efficacité à long terme.
Derrière l’amendement, une volonté politique assumée
L’objectif du parlementaire est double : permettre aux jeunes Français d’accumuler progressivement un capital personnel via un « véhicule d’investissement collectif et sécurisé » — et renforcer ainsi la souveraineté financière nationale en dirigeant cette épargne vers le financement direct de l’économie française. Selon les estimations évoquées dans l’exposé des motifs, ce passage partiel à la capitalisation pourrait générer jusqu’à 5 000 milliards d’euros.
Pour Paul Midy, il s’agit tout simplement de retrouver « notre prospérité ». À noter qu’une proposition similaire avait déjà été formulée plus tôt dans l’année : elle prévoyait alors que ces fonds ne soient attribués qu’aux 18 ans des bénéficiaires.
Scepticisme face aux risques inhérents à la capitalisation collective
La France n’en est pas à son coup d’essai en matière de retraite par capitalisation : certains fonctionnaires bénéficient déjà d’un dispositif complémentaire collectif. Mais si le principe fait son chemin, il n’en demeure pas moins risqué. Les placements financiers restent étroitement liés aux fluctuations boursières — même au sein d’un fonds présenté comme sécurisé.
Le spectre d’une crise économique majeure plane toujours ; il suffit parfois d’une conjoncture défavorable pour voir s’évaporer une partie des sommes investies. Loin du modèle américain classique, plus vulnérable lors des tempêtes financières (2007 étant encore dans toutes les mémoires), le projet revendique néanmoins sa prudence… mais laisse planer une part d’incertitude propre à toute forme de capitalisation.