RDC : 425 corps découverts dans une fausse commune
Un fausse commune a été découverte près de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Les corps découverts dans une fausse commune à proximité de Kinshasa pourraient être ceux des victimes des manifestations qui ont secoué le pays en janvier dernier. Les corps étaient enterrés dans un recoin du cimetière de Fula-Fula à Malaku, en banlieue de la capitale.
Des riverains, alertés par l’odeur de putréfaction qui émanait des corps, l’ont signalé à la Mission de l’ONU en République Démocratique du Congo (Monusco).
« Il était 4 heures et il y avait beaucoup de cadavres dans des sacs en plastique. Apparemment, on les a enterrés ici, on les a déversés tous dans une même fosse», a raconté une habitante.
D’où proviennent ces corps?
Selon certaines sources citées par la radio onusienne Okapi, ces corps pourraient être ceux de personnes mortes lors des manifestations survenues du 19 au 21 janvier derniers à Kinshasa, et lourdement réprimées par les forces de sécurités congolaises.
Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Evariste Boshab Mabudj, cité par le site Starducongo, s’est empressé de rejeter cette version.
Le Ministre a en effet expliqué que les corps retrouvés seraient ceux d’indigents, gardés longtemps à la morgue centrale de l’hôpital général de référence de Kinshasa et inhumés par l’hôtel-de-ville de la capitale sur une demande de la direction de la morgue.
M.Boshab a également déclaré que le gouvernement était disposé à exhumer les corps, si la demande en était faite ou si le moindre doute persistait.
La semaine dernière, les autorités locales ont ainsi ouvert une enquête militaire et une civile. Des interrogatoires menés par la police scientifique et des magistrats militaires auprès d’habitants seraient donc actuellement en cours.
Des manifestations violemment réprimées
En janvier dernier, de grosses manifestations de la population congolaise avaient tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Les Congolais protestaient alors contre un projet de réforme constitutionnelle visant à permettre au président en exercice, Joseph Désiré Kabila, de se maintenir au pouvoir à la fin de son mandat en 2016.
Selon les chiffres officiels, ces manifestations auraient fait, au maximum, 42 victimes.