Qu’en est-il du marché de l’or ?
Valeur refuge, l'or a atteint durant l’automne 2011 son point culminant à un peu plus de 1300 euros de l'once, puis un point bas à 900 euros deux ans plus tard. Depuis il s'est apprécié de 33%, stimulé par un contexte politico-économique plutôt instable.
Des investissements à la hausse
Le World Gold Council (WGC) a mis en lumière une demande croissante de la part d’investisseurs professionnels et de particuliers. Début 2019, cette augmentation était de l’ordre de 16 %, ce qui correspond à une quantité de 1281,5 tonnes. Sur toute l’année, la demande a connu une progression de 4 %, en grande partie par l’intermédiaire des banques centrales. Il s’agit d’un pic jamais atteint depuis la fin des accords de Bretton Woods. Ces derniers adossaient le cours des monnaies aux stocks d’or en réserve dans les banques centrales. Ces commandes hors-normes ont une double explication. D’une part, les banques centrales de la Russie, de la Turquie et du Kazakhstan souhaitent se dissocier du dollar. Cette option est en outre profitable pour les banques hongroises, polonaises et irakiennes.
Du nouveau dans l’investissement
Les ETF (des fonds indiciels accotés à l’or auxquels ont recours les investisseurs de profession) ont commandé 112,4 tonnes d’or de plus début 2019 par rapport à l’année précédente. En 2018, ces mêmes investisseurs n’avaient pas manifesté cet intérêt pour l’or, au point que la demande pour cette période s’est avérée négative : de l’ordre de moins 67 % avec l’équivalent de 68,9 tonnes. Concernant les particuliers qui souhaitent investir dans l’or, elle garde sa caractéristique de valeur refuge. Ils choisissent donc de placer leurs capitaux dans le métal jaune, sachant que l’économie est instable au niveau mondial.
Les conséquences du Brexit
Le flottement causé par la difficile sortie de la Grande-Bretagne de l’UE a pour conséquence, entre autres, de faire grimper la demande en or de 36 % (3,2 tonnes) début 2019. Ce volume important n’est cependant pas comparable aux achats chinois en la matière. Tandis que l’indécision régnant sur l’économie agitait le principal acheteur au niveau mondial, la Chine faisait l’acquisition de 70,9 tonnes, ce qui équivaut à une hausse de 3 % par rapport à la demande habituelle. A l’échelle mondiale, on réclame davantage d’or en barre ou sous forme de pièces : + 8 % début 2019. Cette demande représente une masse de 280,9 tonnes. Toutes ces sollicitations reflètent une inquiétude.
La baisse de l’or à bijoux
Le revers de cette convoitise de la part des investisseurs est la chute de la demande venant des bijoutiers. En Chine, elle s’est infléchie de 3 %. L’Inde, jusque là principal acquéreur d’or sous forme de bijoux a vu cette demande baisser de 1 % soit 180,1 tonnes. Le WGC remarque aussi un fléchissement dans ce domaine en Turquie et au Moyen-Orient. Sur place, la demande a baissé de 16 % début 2019, ce qui correspond à une masse de 41,6 tonnes. La Turquie à elle seule enregistre une décrue de 32 %. Au niveau mondial, l’achat en provenance de bijoutiers connaît un recul non négligeable de 3 % au 4e trimestre, soit l’équivalent de 636,2 tonnes d’or en moins.