Quelle est l’origine de l’expression “prendre ses jambes à son cou” ?
Signifiant une action de fuite, l'expression "prendre ses jambes à son cou" a e quoi interloquer dans sa construction. En effet, pourquoi lier ces deux parties du corps pourtant si éloignées l'une de l'autre ?
La formule est encore souvent utilisée de nos jours, et la majorité du temps, il ne semble pas besoin d’en expliquer le sens à l’auditoire. Dire que l’on “prend ses jambes à son cou” traduit ainsi une action de fuite précipitée. Mais en s’intéressant à la construction de l’expression, il apparaît curieux de rattacher les jambes au cou. Comme cela est fréquemment le cas, il existe une raison à cette combinaison.
“Prendre ses jambes à son cou” : une origine du XVIIe siècle
C’est à la fin du XVIIe siècle qu’est apparue, dans sa première forme, l’expression “prendre ses jambes à son cou”. À la base, elle s’appuyait sur les préparatifs effectués en vue d’un voyage. Il s’agissait généralement de remplir un bagage de vêtements, de nourriture et de quoi faire sa toilette. Le bagage en question était habituellement porté en bandoulière, avec une lanière passant donc près du cou. Il pouvait alors se dire, sur un ton léger, qu’il ne fallait pas oublier de “prendre ses jambes” en cas de départ soudain.
Une autre explication apportée par le Bescherelle
Avec le temps, la notion de voyage exprimée plus haut s’est perdue et la formule est devenue “prendre ses jambes à son cou”. Le poète et lexicographe Antoine Furetière, appartenant à l’Académie française, a d’ailleurs écrit que l’on disait initialement “prendre ses jambes sur son col”. Le sens que l’on prête aujourd’hui à l’expression est apparu au siècle suivant, soit au XVIIIe. Mais selon le Bescherelle, la formule ferait référence aux quilles que l’on emportait dans un sac sur ses épaules, les “quilles” désignant alors les jambes d’un homme et les quilles, des “jambes”.