Le Québec se met aussi aux réfrigérateurs publics
À la manière de ce qui existe déjà en Allemagne, le Québec commence à voir émerger dans plusieurs de ses villes des réfrigérateurs publics. Des outils appelés à lutter contre le gaspillage et à venir en aide aux nécessiteux de passage.
Le concept n’est pas nouveau en Allemagne, où des réfrigérateurs publics et des garde-manger en libre-service se trouvent ainsi dans les plus grandes villes du pays depuis maintenant plus ou moins cinq ans. Une initiative qui commence à s’installer dans plusieurs vingtaines de villes du Québec (Canada).
Le but n’apparaît pas tant se constituer comme des alternatives, en France, aux Restos du Cœur et aux banques alimentaires que de lutter contre le gaspillage alimentaire. Le principe de ces réfrigérateurs publics est de permettre aux commerçants d’y déposer leurs invendus, et à tout un chacun d’y mettre des aliments qu’ils n’auraient pas consommés autrement.
Réfrigérateurs publics : quelque 20 villes du Québec servies
Chacun peut ensuite venir se servir s’il en a le besoin, et ce sans dépenser le moindre centime. Et si Christine Adam, de l’initiative du Fridge Amherst de Montréal, a rapporté à Reporterre que beaucoup de personnes hésitent à piocher dans ces frigos pour permettre à des semblables possiblement plus nécessiteux de bénéficier de ces contenus, des dérives existent toutefois.
Certains dévalisent en effet pour ainsi dire ces réfrigérateurs, quand des habitants vivant près de ces derniers peuvent apparaître dérangés par l’afflux généré par cette nourriture accessible à tous. On peut également se poser la question quant aux garanties sanitaires de chaque produit déposé dans ces appareils. Des problèmes en partie prévenus pour l’un de ces frigos, ainsi installé dans un centre communautaire et géré par des bénévoles.
“Pas une solution pour se nourrir chaque semaine”
Le principe de ces réfrigérateurs publics, comme évoqué plus haut, n’est pas celui d’y récupérer régulièrement des mets. Pour Christine Adam, il ne s’agit ainsi pas d’“une solution pour se nourrir chaque semaine”. Quand elle se trouve au contact de personnes requérant bien davantage qu’un paquet de biscuits ou deux pour vivre, elle se charge de les rediriger “vers des services de dépannage alimentaire”.
Son camarade Patrick Bodnar affirme au passage une volonté d’un agrandissement du parc déjà installé de ces frigos : “Idéalement, il faudrait 200 frigos à travers les quartiers de la ville de Montréal”. On estime actuellement que le gaspillage au Canada concerne 40% des aliments y étant produits.