Quand l’IRM peut prédire la sortie du coma
A Toulouse, des chercheurs ont démontré que l'analyse du cerveau par IRM peut prédire la sortie du coma d'un patient.
Pour les familles, la situation d’un proche plongé dans le coma est une épreuve. A cela s’ajoute l’angoissante incertitude de la sortie de cet état, les médecins ne pouvant en définir la date précise.
A Toulouse, des chercheurs de l’unité 825 “Imagerie cérébrale et handicaps neurologiques” de l’INSERM se sont associés au CHU de Toulouse pour développer un indicateur permettant de la prédire assez précisément.
Sortie du coma : un indicateur pour la prédire à 3 mois
Mercredi, la revue Neurology accueillait les conclusions de leur étude basée sur l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Si la technique est loin d’être nouvelle, elle a permis aux chercheurs de mettre au point cet indicateur. Tout est parti de l’analyse du cerveau d’une trentaine de patients plongés dans le coma après un trauma crânien ou un arrêt cardiaque.
En fait, c’est la qualité de la connexion entre deux zones du cerveau, le cortex cingulaire-postérieur et le cortex frontal médian, qui va aider à déterminer si l’individu est plus ou moins proche de la sortie du coma.
Le coma, un état de conscience difficile à cerner
“Les patients qui vont récupérer un état de conscience présentent des niveaux de connexions comparables à ceux observés chez les sujets sains. A l’opposé, une diminution de la communication entre les deux zones prédit une évolution défavorable vers un état végétatif ou un état de conscience minimale”, indiquent Stein Silva et Patrice Péran qui ont comparé ces 27 cerveaux avec ceux de personnes en bonne santé.
Chez les premiers, il ressort de l’IRM une “perte de communication majeure”. “Si ces résultats se confirment, il pourra être utile de proposer une IRM fonctionnelle dans le bilan d’un coma, poursuit le médecin. En outre, cela ouvre des perspectives thérapeutiques, pour tenter de stimuler les connexions chez les patients chez qui l’on observe un potentiel de récupération”, indiquent encore médecin et chercheurs. Une nouvelle étude, plus large, est en cours.