Pyrénées-Orientales : la famille d’un détenu apprend son décès 23 jours plus tard
Le 18 octobre dernier, un détenu de 40 ans est décédé à la prison de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. Sa famille n'a été informée du drame que 23 jours plus tard.
La peur a commencé à s’emparer de cette famille le 31 octobre dernier. Ce jour-là, le frère de Taoufik, un homme de 40 ans détenu à la prison de Perpignan (Pyrénées-Orientales), “a croisé deux détenus qui avaient une permission de sortie et qui lui ont dit de se renseigner, qu’il y avait un décès lié à Taoufik”. L’Indépendant, rapportant les propos de cette famille (article complet réservé aux abonnés), indique que cette dernière a alors contacté le centre pénitentiaire dans l’espoir d’être fixée. Ce n’est que le 2 novembre qu’un autre frère de Taoufik a pu être rassuré : “Ils m’ont répondu que tout allait bien, qu’il recevait ses mandats. Je me suis dit que c’était des rumeurs”.
La prison rassure la famille, qui apprend ensuite le décès du détenu
Le 9 novembre, la famille de Taoufik a réceptionné un appel des services de l’état civil de la Ville de Perpignan. Ceux-ci l’ont informée du décès du quadragénaire. En se rendant à la prison, ses proches ont appris que Taoufik était décédé 23 jours plus tôt. Selon le directeur du centre pénitentiaire qui les a reçus, le détenu s’était étouffé en mangeant un morceau de viande. Après l’alerte du son co-détenu, Taoufik avait été transporté à l’hôpital, avant de s’éteindre.
“On veut la vérité”
Le père de Taoufik ne s’explique pas cet aussi long mutisme de la part des autorités : “Je me dis que l’on nous cache quelque chose. Et on veut la vérité.” La famille indique au passage qu’en allant récupérer les affaires du quadragénaire, elle a découvert “par la direction qu’en fait, il [avait] été transféré le 14 octobre à l’hôpital qui aurait prévenu le centre pénitentiaire le 18 qu’ils le débranchaient”. Alors que la direction de la prison se refuse pour l’heure à tout commentaire, l’avocat de la famille lui a envoyé un courrier, de même qu’au procureur de la République de Perpignan, afin de “connaître les circonstances de ce décès”.