Psychiatrie : le système français pointé du doigt
Une enquête publiée vendredi 2 décembre par l’association Unafam dresse un constat peu glorieux du système de soins psychiatriques en France.
L’association Unafam, qui réunit 12 000 familles de personnes atteintes de maladies psychiatriques, tire la sonnette d’alarme. Dans une étude publiée sur le système de prise en charge psychiatrique des patients en France, l’organisme dénonce de nombreux dysfonctionnements.
Des délais trop longs
Pour son étude, Unafam a recueilli les témoignages de 2 807 familles de patients atteints de pathologies psychiques sévères grâce à une enquête en ligne. Premier grief remonté par l’association, un délai de prise en charge jugé trop long par 61 % des familles. Entre les premiers signes de la maladie et la prise en charge spécialisée, il s’écoule un délai supérieur à un an pour 57 % des familles. Un délai qui dépasse les 5 ans pour 20 % d’entre elles.
L’Unafam regrette également que dans 50 % des cas, cette prise en charge se limite à des traitements médicamenteux.
Un manque d’informations
Les familles des malades déplorent un manque d’informations et d’accompagnement. Le 1er jour d’hospitalisation, 21 % seulement des familles rencontrent un service social qui pour apporte pourtant des « solutions concrètes » pour 61 % des familles rencontrées. Dans 75 % des familles, l’accompagnement du malade est effectué par des proches et dans 30 % des cas, le malade vit avec sa famille. 16 % des personnes sondées se disent « impuissantes » face à la situation de leur proche malade.
L’Unafam déplore également la situation d’hôpitaux psychiatriques débordés, notamment à cause d’une prise en charge trop importante de patients atteints de pathologies moins sévères et d’une mauvaise répartition des psychiatres sur le territoire.
Afin de redresser la barre, l’État devrait annoncer un comité de pilotage chargé de trouver des solutions à ce problème récurrent. La loi Santé prévoit aussi de nouvelles instances de coordination comme les « communautés psychiatriques de territoire » ou encore « conseils locaux de santé mentale ».