Protections hygiéniques gratuites : un dispositif inconnu de 63 % des étudiantes
Seules 8 % des étudiantes utilisaient régulièrement les distributeurs de protections hygiéniques gratuits introduits dans les universités.
Le 28 mai était la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Pour l’occasion, le fabricant de culottes Eve and Co est venu partager une récente enquête effectuée auprès de 2 000 étudiantes. Cette dernière portait précisément sur les distributeurs de protections hygiéniques gratuits dans les universités, promis en 2021 par la ministre responsable de l’Enseignement supérieur à cette époque, Frédérique Vidal. Mauvaise nouvelle, ce dispositif n’est utilisé que par 8 % des étudiantes, et inconnu de 63 % des interrogées.
Des protections gratuites, mais pas démocratisées
L’enquête menée par Eve and Co souligne tout d’abord que la précarité menstruelle chez les étudiantes est toujours un sujet d’actualité. En effet, 42 % des femmes interrogées avouent avoir directement été touchées par ce phénomène de société, ou connaitre des proches y étant confrontées.
Concernant la démocratisation des distributeurs de protections hygiéniques dans les universités, un gros travail semble devoir être fait. En effet, nous apprenons que seules 18 % des étudiantes savent qu’ils existent et où ils sont situés et 63 % soulignent ne pas connaitre l’existence de ce dispositif. De plus, 22 % des interrogées avouent avoir entendu parler du dispositif, mais qu’il n’est pas disponible au sein de leur établissement.
Le sondage vient ensuite préciser que 80 % des sondées n’ont jamais utilisé les distributeurs de protections hygiéniques gratuites de leur université, 12 % une seule fois et 8 % fréquemment. Dans les détails, 78 % des étudiantes avouent être satisfaites de la qualité des protections mise à disposition et 48 % expliquent s’être déjà retrouvées devant des distributeurs vides.
L’utilisation de ce dispositif semble aussi être gênante pour les étudiantes. En effet, le rapport explique que « parmi les utilisatrices, un tiers dit avoir ressenti un sentiment de gêne ou de honte en y ayant recours ». Pour terminer, 99 % des étudiantes plébiscitent l’idée d’installer de tels distributeurs dès le collège et le lycée, et 93 % dans l’espace public. La question est maintenant de savoir si le dispositif va continuer à être porté par le nouveau gouvernement et évoluer pour proposer un accès plus large à ces protections essentielles à la vie des femmes.