Prostitution : le débat qui divise l’Assemblée nationale
Aujourd'hui sera étudiée à l'Assemblée nationale la proposition de loi visant à pénaliser les clients des prostituées. Un débat qui divise.
Le débat s’annonce houleux à l’Assemblée nationale aujourd’hui. Les députés doivent en effet étudier la proposition de loi visant à punir les clients de prostituées. Un texte qui sème la discorde au sein même de la majorité comme à l’UMP. “Il y a des positions divergentes entre nous sur deux points : la pénalisation du client et la possibilité de régularisation des personnes qui sortent de la prostitution”, a expliqué Christian Jacob, le chef de file de l’UMP à l’Assemblée nationale.
Si le texte est voté, les personnes ayant recours à la prostitution se verront punies d’une amende de 1500€, montant qui pourra être doublé en cas de récidive. Un “stage de sensibilisation à la lutte contre l’achat d’actes sexuels” peut également être imposé au client.
Un texte qui ne protège assez les prostituées ?
Annick Le Petit (PS) défend cette proposition de loi : “Comme toute idée novatrice, nous n’ignorons pas que cette question de la responsabilisation du client est complexe à mettre en œuvre. On instaure une contravention qui se veut avant tout dissuasive, l’objectif étant d’assécher la demande sur laquelle prospère le proxénétisme.”
Mais de nombreux autres députés pensent que “le texte de loi va éloigner les prostituées dans l’ombre, dans des endroits moins surveillés et moins accessibles” comme l’estime Véronique Massonneau (EELV). “Le texte ne résout rien, ou si peu de choses, par rapport à la condition d’esclave dans laquelle sont de nombreuses prostituées victimes des réseaux. On sent bien qu’il y a un mélange entre la situation de ces prostituées et d’autres qui ne sont pas victimes de traites“, ajoute Barbara Pompili (EELV). D’autres comme Patrick Devedjian (UMP) veulent défendre la “liberté sexuelle entre adultes consentants”.