Propranolol : la pilule qui atténuerait les émotions bientôt disponible en France
Le propranolol, un bêtabloquant censé atténuer les émotions liées à un stress post-traumatique, sera prochainement proposé en France. Plusieurs médecins de l'Hexagone sont actuellement formés à cette nouvelle thérapie.
Le médecin canadien Alain Brunet est à l’origine d’une nouvelle pilule à base de propranolol. Ce dernier est un bêtabloquant censé atténuer les émotions liées à un stress post-traumatique. D’ores et déjà disponible au Canada, ce médicament sera prochainement disponible en France.
Depuis le mois de janvier dernier, le professeur Brunet dispense à plusieurs médecins français une formation sur cette nouvelle thérapie. Parmi les maux allant pouvoir être traités par le propranolol, les chagrins d’amour.
Les chagrins d’amour pourraient être atténués par le propranolol
Auprès de nos confrères du Parisien, la psychologue Sophie Elise Bellaïche, formée par le professeur Brunet, rappelle qu’il existe déjà plusieurs moyens de surmonter un chagrin d’amour : “Cela demande parfois un travail psychique important. Il faut comprendre pourquoi on vit avec une telle violence la rupture ou la difficulté dans le couple. Il existe déjà plusieurs thérapies. Celle de la reconsolidation est une nouvelle approche intéressante. Même si la cause du chagrin n’est pas un événement traumatique, comme un attentat, les conséquences qui peuvent être liées recouvrent une bonne partie des critères cliniques du stress post-traumatique.”
Et de donner un exemple concret : “J’ai une patiente qui vient d’apprendre que son compagnon la trompe depuis trois ans. Elle est dans un état de traumatisme : elle tremble, se retourne dans la rue, est envahie d’images, est en très grande autodévalorisation. Les symptômes permettent d’envisager de mettre en place le protocole d’Alain Brunet. Je m’apprête aussi à le faire pour une autre patiente, qui a été victime d’une agression par deux hommes encagoulés.” La psychologue souligne au passage qu’il s’agit là d’“une pratique supervisée par un professionnel” et qu’il ne suffira donc pas d’aller demander cette pilule à son généraliste pour en obtenir.
Les victimes des attentats de Paris avaient pu le tester
Il avait déjà été fait mention du propranolol dans nos colonnes. En avril 2016 et cinq mois après les attentats de Paris, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’université canadienne McGill (Montréal) avaient ainsi annoncé qu’un traitement inédit allait être proposé aux victimes.
Le professeur Brunet avait alors donné le mode de fonctionnement du médicament : “il s’agit de repenser au point chaud de son traumatisme sous l’influence du propranolol qui est pris une heure avant. Le médicament devrait, semaine après semaine, émousser le souvenir pour en faire un souvenir ordinaire.”