Propos de Deneuve sur Polanski dans Quotidien : le CSA les considère “déplacés”
Le CSA vient de considérer les propos tenus en mars dernier par Catherine Deneuve sur l'affaire Polanski de "déplacés", en plus de véhiculer "des préjugés rétrogrades" selon le régulateur.
Les propos n’avaient pas manqué d’interpeller la seconde même où ils avaient été prononcés. Le jeudi 16 mars 2017, la comédienne Catherine Deneuve était reçue sur le plateau de Quotidien, le programme à succès de TMC.
Durant l’entretien avec le présentateur Yann Barthès, ce dernier lui avait présenté le portrait du cinéaste Roman Polanski, manière de faire réagir son invitée sur l’affaire de pédophilie poursuivant le réalisateur depuis des années et pour laquelle il n’a pas été condamné.
Affaire Polanski : Deneuve avait minimisé les faits dans Quotidien
“Je trouve ça extrêmement choquant franchement, extrêmement choquant que 40 ans après, les femmes puissent encore prendre la parole pour faire sortie cet homme de sa réserve, […] C’est une affaire qui a été jugée, c’est une affaire qui a été traitée, […] il y a eu des accords entre Roman Polanski et cette femme, cette femme a demandé à ce qu’on arrête de parler”.
Catherine Deneuve avait ajouté que c’était la mère de la jeune fille qui avait amené cette dernière chez Roman Polanski et qu’elle faisait “de toute façon” plus jeune que son âge. L’actrice avait alors considéré le terme de “viol” comme “excessif” pour qualifier les faits. Suite à ces propos, auxquels Yann Barthès avait répondu en interrogeant son invitée sur leur possible portée choquante, l’association féministe Politiqu’elles avait saisi le CSA “pour faire part de son inquiétude quant à l’absence de contradiction de Yann Barthès, présentateur de l’émission”.
Pas de sanction pour TMC
Le régulateur vient de rendre sa décision sur ce dossier, et en attendant qu’elle soit publiée sur son site, c’est sur celui de Politiqu’elles que l’on peut lire que le CSA estime les propos de Catherine Deneuve de “déplacés” et qu’ils “véhiculent des préjugés rétrogrades concernant les auteurs de viol et leurs victimes”.
L’autorité ajoute que “pour autant, prenant en compte l’intervention de l’animateur, le Conseil a considéré que la chaîne n’avait pas manqué à ses obligations en matière de respect de l’image des femmes”. Si elle “remercie le CSA” pour avoir pris en compte sa requête et y avoir répondu, l’association féministe juge “l’absence de sanction décevante”, en soulignant ainsi qu’à ses yeux, “la réaction de Yann Barthes face aux propos de la comédienne faisant l’apologie de la culture du viol est très insuffisante”.