Procès requis contre 9 CRS après des violences contre des « gilets jaunes » en 2018
Cette affaire de brutalité policière emblématique compte parmi ses victimes, au moins quatre manifestants et un journaliste.
TL;DR
- Procès imminent pour neuf CRS accusés de violences volontaires.
- Les victimes étaient des « gilets jaunes » et un journaliste en 2018.
- Cette affaire pourrait marquer un tournant dans la lutte contre les violences policières.
Un procès pour violences policières
Près de six ans après les événements, un procès pourrait ébranler le maintien de l’ordre en France et marquer un tournant dans la lutte contre les violences policières.
Neuf membres des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) sont sous le coup d’un réquisitoire pour violences volontaires aggravées commises en 2018.
Les victimes : « gilets jaunes » et journaliste
Ces violences ont été perpétrées à l’encontre de au moins quatre manifestants dits « gilets jaunes » et un journaliste. Les faits se sont produits près des Champs-Élysées dans un restaurant Burger King où les victimes s’étaient réfugiées.
Le parquet de Paris précise que les CRS étaient équipés de matraques et de boucliers lorsqu’ils ont violemment frappé les manifestants non hostiles tentant de sortir les mains en l’air ou se trouvant au sol.
Les conséquences des violences
Les violences attribuées à six parmi les neuf CRS ont entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de huit jours au maximum pour les victimes.
L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), en charge de l’enquête, a pu clarifier les faits grâce à l’analyse de nombreuses séquences vidéos, notamment celles de la vidéo-surveillance du restaurant. Il est désormais du ressort de la juge d’instruction de décider de la tenue d’un procès.
Une prise de conscience progressive
La tenue de ce procès revêt une importance capitale dans la mesure où, selon Arié Alimi, avocat de deux manifestants blessés, « les violences policières n’existaient pas pour Emmanuel Macron » à l’époque des faits. L’avocat se félicite du probable renvoi des CRS devant le tribunal et prédit que « la multitude de procédures à venir permettra à la population de prendre conscience du drame vécu par toutes les victimes« .
Durant l’enquête, les suspects et leur commandant ont tenté de justifier leurs actes par le chaos engendré par l’acte III des « gilets jaunes », qui a vu naître des violences et d’importantes dégradations à Paris, notamment à l’Arc de Triomphe.