Prisons : des quartiers spécialisés pour les détenus en voie de radicalisation
En ce lundi ont été inaugurées dans des prisons du Val d'Oise et de l'Eure deux unités dédiées à la prise en charge de détenus en voie de radicalisation.
L’actualité de ces dernières années a été notamment marquée par des méfaits perpétrés par des individus qui s’étaient radicalisés en prison. Dans le but d’obstruer l’accès à cette voie pour les détenus qui souhaiteraient l’emprunter, des quartiers spécialisés viennent d’être inaugurés à la maison d’arrêt d’Osny (Val d’Oise) et au centre pénitentiaire de Lille-Annœullin (Nord).
Et il ne s’agit là que d’un début car ces unités dédiées, destinées à la prise en charge de prisonniers en voie de radicalisation, se déploieront par la suite au sein des prisons de Fresnes (Val de Marne) et de Fleury-Mérogis (Essonne), comme nous le rapporte 20minutes.fr.
Unités dédiées aux détenus en voie de radicalisation : premières inaugurations dans le Val d’Oise et le Nord
Une source appartenant à l’administration pénitentiaire indique cependant qu’il ne va pas s’agir de “retirer [aux détenus concernés]une partie de leur cerveau. Le but est plus de ‘réparer’ ces individus en leur faisant se poser les bonnes questions. Même si cela prend du temps”. Plus concrètement, dès lors qu’un prisonnier aura été détecté comme cible en devenir d’une radicalisation, il sera invité à prendre part à des ateliers, des cours ainsi que des groupes de parole. Pendant ces sessions, appelées à s’étendre pendant six mois environ, les détenus à risque se trouveront au contact d’individus de la société civile, et dans certains cas, il leur arrivera aussi de côtoyer des proches de victimes de terrorisme.
Des prisonniers mis à l’écart des autres
Et comme cela en était question au sortir des attentats de janvier 2015, les détenus en voie de radicalisation (hormis les cas “les plus dangereux”) seront séparés des autres prisonniers. En effet, selon une source proche du dossier, “on s’est aperçus que les laisser perpétuellement entre eux n’aide pas à les faire évoluer dans le bon sens”. La mère de l’un d’entre eux raconte ainsi le sort réservé à son fils placé dans l’une de ces unités après un séjour d’un mois en Irak : “Il s’est rendu compte de sa bêtise et il est rentré. Mais une fois en prison, il a tout de même été placé dans ce quartier spécial. Et là, ça a été l’enfer… Les autres détenus lui ont interdit de prendre la télé. Ils le forçaient à prendre des douches tout habillé afin de respecter le Prophète. Quand je vois ça, je me demande si cela n’était pas mieux en Syrie…”