Présidentielle togolaise : le principal opposant refuse de reconnaitre sa défaite
Alors que l'actuel président Faure Gnassingbé a été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle du 25 avril, son principal adversaire refuse de reconnaître sa défaite.
Les résultats prononcés par la Commission Électorale Nationale et Indépendante sont sans appel : Faure Gnassingbé : 58,75% des voix ; Jean-Pierre Fabre : 34,95% des voix.
Au pouvoir depuis 2005, le Président en exercice rempile ainsi pour un troisième mandat.
Alors que cette victoire, ainsi que le déroulement du scrutin viennent d’être validés par la CENI, le principal opposant de Gnassingbé, Jean-Pierre Fabre, refuse de reconnaître sa défaite, pointant de nombreuses irrégularités dans le déroulement du scrutin, et accusant son adversaire de fraude électorale.
Fabre se dit vainqueur
“Les résultats tels que proclamés part le président de la CENI, ne sont conformes ni a la loi, ni a l’accord du 24 avril 2015 ni à la décision des Chefs d’États de la CEDEAO, ni à la procédure interne adoptée par tous les membres se la CENI, en présence du Comité d’accompagnement “, a déclaré Patrick Lawson-Banku, directeur de campagne de Fabre.
A la question de l’Agence France-Presse : « Vous considérez-vous comme le nouveau président de la République élu ? », M. Fabre a répondu « Bien sûr ! »
Les observateurs étrangers valident
Les observateurs étrangers, tels que l’Union Africaine, la Cédéao ainsi que l’Union Africaine ont pour leur part estimé que cette élection s’était déroulée de manière totalement libre et transparente.
Faure Gnassingbé avait été porté au pouvoir par l’armée en 2005 à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le Togo durant 38 ans. Une présidentielle calamiteuse avait suivi la même année, entachée de violences faisant des centaines de morts et des milliers de blessés. Faure Gnassingbé s’était alors résigné à engager plusieurs réformes – multipartisme, liberté de la presse, abolition de la peine de mort – qui ont entraîné en 2007 la levée des sanctions internationales instaurées du temps de son père pour “déficit démocratique”. M. Gnassingbé avait été réélu en 2010 avec 60,88% des voix.