Togo : un bourbier électoral à venir?
Les élections présidentielles togolaises devraient se dérouler mi-avril, sur fond de tentative de réforme constitutionnelle.
La Cour constitutionnelle togolaise avait publié lundi un communiqué qui semblait indiquer que le scrutin présidentiel devrait se tenir au plus tard le 5 mars.
Hier, elle a souhaité faire une mise au point, expliquant que les élections se tiendraient en réalité aux alentours de la mi-avril.
La première déclaration avait en effet provoqué un tollé dans l’opposition, qui redoutait un temps imparti bien trop court pour pouvoir organiser un scrutin libre et démocratique.
A titre d’exemple, la liste électorale n’est, à ce jour, toujours pas arrêtée. Tandis que les candidatures doivent toutes être enregistrées au minimum 45 jours avant le scrutin, le président en exercice, Faure Gnassingbé, n’a toujours pas indiqué s’il souhaite se représenter. En tout état de cause, le parti au pouvoir n’a actuellement aucun candidat officiel.
Une opposition desunie
Neuf candidats sont aujourd’hui officiellement déclarés dans cette course à la magistrature suprême. L’opposition, qui rêvait de présenter un candidat unique pour faire face à une éventuelle candidature de Gnassingbé, n’aura donc pas réussi à se mettre d’accord. D’autant que la liste pourrait s’allonger davantage dans les jours à venir, certains partis ne s’étant pas encore prononcés sur leur volonté de briguer ou non la présidence.
Limitation du nombre de mandats présidentiels
L’annonce de la date du scrutin intervient au moment même où les députés débattent d’un nouveau projet de réforme de la Constitution, proposé par l’opposition, sur la limitation du nombre de mandats présidentiels.
Actuellement, la constitution togolaise ne prévoit aucune limitation des mandats présidentiels, ce qui permet à M.Gnassingbé de briguer un troisième mandat de 5 ans.
Porté au pouvoir par l’armée à la mort de son père, le général Gnassingbé, qui a gouverné autoritairement le Togo pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a remporté en 2005 et 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats avaient été contestés par l’opposition.