Présence élevée de plomb dans les protéines en poudre : faut-il vraiment s’inquiéter ?

Image d'illustration. Design minimaliste de gourde. ADN
Des analyses récentes ont révélé la présence de taux élevés de plomb dans plusieurs poudres protéinées largement consommées. Cette découverte soulève des questions sur les risques potentiels pour la santé des utilisateurs et sur la vigilance à adopter face à ces produits.
Tl;dr
- Des taux élevés de plomb trouvés dans des protéines végétales.
- Prudence recommandée, surtout pour un usage quotidien.
- Diversité alimentaire préférable aux compléments protéinés.
Des niveaux préoccupants de plomb dans les poudres protéinées
La question de la qualité des suppléments alimentaires revient une nouvelle fois sur le devant de la scène. Une récente enquête menée par Consumer Reports a révélé la présence de taux alarmants de plomb et d’autres métaux lourds toxiques dans plusieurs marques populaires de poudres et shakes protéinés, en particulier ceux à base de plantes. Cette étude, qui fait écho à d’autres travaux menés par le Clean Label Project, pointe du doigt une réalité parfois sous-estimée : les produits issus de végétaux accumulent souvent plus facilement ces contaminants, notamment à cause des conditions de culture et des procédés industriels.
Poudres végétales : vigilance accrue conseillée
L’analyse dévoile que près de 70 % des échantillons testés dépassaient le seuil maximal fixé par la loi californienne (California Prop 65) pour le plomb, soit 0,5 microgramme par jour. Dans certains cas extrêmes, comme avec les produits Vegan Mass Gainer (Naked Nutrition) ou Black Edition (Huel), les concentrations dépassaient largement ce niveau – respectivement jusqu’à 1 572 % et 1 288 %. Si quelques références affichent des taux moins préoccupants, il reste recommandé d’en limiter la consommation à quelques portions hebdomadaires seulement.
Sana Mujahid, responsable recherche en sécurité alimentaire pour Consumer Reports, souligne avec prudence : « Étant donné que beaucoup consomment ces produits quotidiennement, voire plusieurs fois par jour, il existe un risque réel d’absorption accrue de plomb. »
L’absence totale de risque n’existe pas… mais l’alerte doit rester mesurée
Face à ces résultats, faut-il bannir les poudres protéinées ? Rien n’est moins sûr. D’abord parce que l’objectif californien est bien plus strict que celui préconisé par la FDA, qui tolère jusqu’à 8,8 microgrammes quotidiens pour un adulte. Ensuite, car selon la toxicologue Kelly Krisna Johnson-Arbor (MedStar Georgetown University Hospital), consommer occasionnellement ces produits ne présente pas forcément un danger tangible : « Manger varié permet généralement d’éviter tout excès problématique. »
Pour ceux souhaitant limiter leur exposition aux métaux lourds tout en assurant leur apport en protéines, voici quelques conseils :
- Privilégier une alimentation équilibrée (fruits, légumes frais, viandes maigres, haricots, produits laitiers).
L’alimentation classique suffit-elle ?
À bien y regarder, la majorité des adultes n’a pas réellement besoin de recourir à des suppléments protéinés. Un régime diversifié couvre facilement les besoins (soit entre 0,8 et 1,6 gramme par kilo de poids corporel). Finalement, c’est peut-être dans l’assiette ordinaire – loin des promesses marketing – que réside l’essentiel : se nourrir sainement protège aussi contre les risques invisibles des compléments industriels.