Prendre des photos ou vidéos sous les jupes des femmes sera bientôt puni par la loi
En France, il ne sera bientôt plus possible de prendre des photos ou vidéos sous les jupes des femmes sans risquer d'être poursuivi. La nouvelle loi sur les violences sexistes et sexuelles va ainsi condamner le "upskirting" d'un an de prison et de 15.000 euros d'amende.
Jusqu’à maintenant, bien que cette pratique puisse apparaître moralement répréhensible, il est possible, en France, de prendre des photos et vidéos sous les jupes des femmes pour capturer leur intimité sans véritable suite juridique. “L’upskirting” bénéficie ainsi d’un vide juridique.
En effet, comme le rappelle 20minutes.fr, cette pratique n’est pas considérée aux yeux de la loi française comme une agression sexuelle car n’établissant pas un contact avec la victime. De même, prendre ce genre de clichés ne rentre dans le cadre d’une atteinte à la vie privée puisque la plupart du temps, l’upskirting s’observe dans les lieux publics.
L’upskirting, jusqu’ici pas une agression sexuelle ni une atteinte à la vie privée en France
Lundi, Marlène Schippa, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a confirmé sur Twitter le consensus obtenu en Commission Mixte Paritaire sur son projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles.
Ce dernier vise notamment à verbaliser le harcèlement de rue, à étendre le délai de prescription au-delà de 30 ans, à renforcer les condamnations pour les crimes sur mineurs et en particulier ceux de 15 ans, et enfin à qualifier de délit la prise de photos sous les jupes des femmes.
Consensus en CMP sur le projet de loi contre les violences sexistes & sexuelles
📍verbalisation harcèlement de rue
📍prescription rallongée >30ans
📍condamnation renforcée pour les crimes sur mineurs et -de 15 ans
📍photos «upskirting » = délit#Egalité #grandecauseduquinquennat pic.twitter.com/kR9RAdyX7J— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) July 23, 2018
La Grande-Bretagne frappe déjà plus fort
La ministre indique que “ce texte concrétise des engagements de campagne très forts du président de la République, dans le cadre de la grande cause de son quinquennat, l’égalité entre les femmes et les hommes”. Notons que la Grande-Bretagne n’a pas attendu la France pour sanctionner l’upskirting, même si cette inscription dans la loi britannique date de peu. La condamnation apparaît d’ailleurs plus forte qu’en France puisque les contrevenants s’exposent à deux ans de prison outre-Manche.
On nous rapporte de même l’exemple de la Corée du Sud où le phénomène a pris de telles proportions que les femmes elles-mêmes ont choisi de manifester pour le dénoncer. Plus de 20.000 personnes ont ainsi marché en début de mois en terre sud-coréenne pour protester contre l’upskirting.