Pour la première fois, le repaire d’un “sursaut radio” cosmique est localisé
Les "sursauts radio rapides", ou flashs d'ondes radioélectriques sont rarement perçus et encore mystérieux.
Le phénomène de “sursaut radio rapide” (FRB pour Fast radio bursts en anglais) consiste en des flashs d’ondes radioélectriques à la fois très intenses et très courts, de quelques millisecondes seulement. Depuis 2007, année lors de laquelle ils ont été découverts, ils n’ont été enregistrés sur Terre que 18 fois.
Mais pour la première fois, l’origine de l’un d’entre eux a pu être débusquée, et ce n’est pas la porte à côté.
Un FRB distant de 3 milliards d’années-lumière
En novembre 2012, un sursaut est détecté par le radiotélescope Arecibo situé à Porto Rico. Et c’est l’année dernière qu’une équipe internationale menée par Shami Chatterjee, de l’université Cornell remarque qu’il se répète de façon irrégulière. A l’aide du Karl Jansky Very Large Array (VLA), un réseau de radiotélescopes situé au Nouveau-Mexique, 9 sursauts sont enregistrés.
Casey Law de l’Université de Berkeley et qui a participé aux recherchent précise : “Pendant un bon moment, nous n’avons rien obtenu puis il y a eu une une série de sursauts qui nous a donné tout ce dont nous avions besoin”. Par la suite, c’est un télescope optique basé à Hawaï qui a permis de situer l’origine du FRB, une “humble et modeste galaxie” distante de plus de 3 milliards d’années-lumière.
Comment sont produits ces sursauts ?
Il reste un défi de taille pour les scientifiques : déterminer l’origine de ces FRB. Jusqu’à ce jour, la thèse la plus communément admise était qu’ils sont dus à un phénomène cataclysmique de type explosion stellaire ou fusion d’étoiles à neutrons par exemple. Mais le sursaut étudié et localisé dernièrement se répétait, preuve d’une persistance de la source.
A l’AFP, Shami Chatterjee pense qu’“Il peut s’agir d’un phénomène associé à un noyau galactique actif,considère le chercheur Shami Chatterjee, qui a participé aux travaux. Ou de façon plus plausible d’impulsions géantes émises par un magnétar”, qui est une étoile à neutrons engendrant un champ magnétique très intense. De quoi exciter la curiosité du chercheur : “Personnellement, je pense qu’il n’y a qu’une seule sorte de source mais si jamais ce n’est pas le cas, fort bien: la nature nous a donné deux mystères amusants à résoudre au lieu d’un seul”.