Premier décès lié à l’allergie à la viande transmise par les tiques : les autorités alertent

Aux États-Unis, un premier décès officiellement attribué à l’allergie à la viande transmise par les tiques vient d’être recensé, incitant les autorités sanitaires à alerter la population sur les risques liés à cette pathologie émergente.

Quand une piqûre de tique rend la viande mortelle

C’est une tragédie qui met en lumière un risque méconnu, mais croissant. Un père de famille de 47 ans, originaire du New Jersey, a trouvé la mort suite à une réaction allergique fulgurante survenue après avoir mangé un hamburger. Quelques semaines plus tôt, lors d’un séjour en camping, il avait déjà connu un malaise sévère quatre heures après avoir dégusté un steak. Si son état s’était stabilisé dès le lendemain, cette première alerte n’a malheureusement pas suffi à éviter le pire.

L’ombre grandissante du syndrome alpha-gal

L’autopsie n’ayant rien révélé d’évident, c’est l’insistance de son épouse qui a permis de percer le mystère : des analyses post-mortem ont mis en évidence une forme grave d’allergie à la viande rouge, induite par la piqûre d’une tique dénommée Amblyomma americanum, plus connue sous le nom de « tique étoilée ». Selon les chercheurs de l’Université de Virginie, ce cas vient confirmer ce que plusieurs spécialistes pressentaient : notre système immunitaire peut développer des anticorps contre le sucre alpha-gal, présent chez de nombreux mammifères, mais absent chez l’homme, et provoquer ainsi des réactions pouvant s’avérer fatales.

Une allergie méconnue et des symptômes décalés

Fait troublant : la manifestation du syndrome alpha-gal intervient souvent trois à cinq heures après la consommation de produits tels que le bœuf, l’agneau, le porc ou certains produits laitiers. Les signes évocateurs vont bien au-delà d’une simple éruption cutanée ou d’un nez qui coule. Les patients peuvent souffrir de douleurs abdominales intenses, maux de tête, nausées, vomissements ou encore œdèmes du visage et des voies respiratoires – autant de symptômes parfois attribués à tort à d’autres causes.

À retenir pour les habitants des régions concernées :

• Piqûres persistantes (>1 semaine) ou morsures attribuées aux « chiggers » doivent faire suspecter les tiques juvéniles.
• Douleurs abdominales inexpliquées après ingestion de viande rouge : consulter rapidement.

Une menace amplifiée par les changements climatiques

Les auteurs du rapport, publié dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology in Practice, relèvent une progression notable des tiques vers le nord-est américain, corrélée à l’essor des populations de cerfs – leur hôte principal – et aux effets du réchauffement climatique. Le phénomène ne se limite pas aux États-Unis : l’Australie, certaines régions européennes et asiatiques voient également émerger ces allergies liées aux tiques.

Face à la progression silencieuse, mais persistante du syndrome alpha-gal, vigilance s’impose : médecins comme patients doivent désormais intégrer ce risque dans leur approche diagnostique – surtout lorsque les symptômes apparaissent sans cause évidente plusieurs heures après un repas composé de viande rouge.