Poutine sur TF1 : “La politique la plus agressive, la plus sévère, c’est la politique américaine”
Dans un entretien diffusé hier sur Europe1 et TF1, Vladimir Poutine a joué au maître d'école, ironique et distribuant les mauvais points.
C’est aujourd’hui que Vladimir Poutine arrive en France pour assister aux commémorations des 70 ans du Débarquement allié. Il a accordé un entretien à TF1 et Europe1, lesquels ne lui ont pas opposé une grande résistance. Selon le maître de la Russie, les causes de la crise ukrainienne sont à chercher du côté des Etats-Unis et de l’Europe.
Vladimir Poutine a principalement tenu à défendre sa position dans la gestion de la crise, lui qui a entamé un retrait de ses soldats à la frontière ukrainienne, et repoussé son ultimatum à Kiev pour le paiement de sa dette gazière.
Poutine : si l’Ukraine rejoint l’OTAN, la Russie ne pourra rester indifférente
Le chef du Kremlin s’est dit prêt à à rencontrer Petro Porochenko, le tout nouveau président ukrainien élu le 25 mai dernier. Mais il prévient : “Les autorités ukrainiennes actuelles doivent entamer un dialogue avec leur propre peuple, non pas à l’aide d’armes, de tanks, d’avions et d’hélicoptères, mais à l’aide d’un processus de négociations”. Par ailleurs, il rejette la moindre part active dans la hausse des violences dans l’Est de l’Ukraine, martelant qu’ “Il n’y a aucune force armée, aucun instructeur russe dans le sud-est de l’Ukraine”. Sur ce dernier point, les observations à Donetsk ou Sloviansk semblent pourtant largement prouver le contraire.
Concernant l’annexion de la Crimée à la Russie, la faute semble incomber à la seule Union Européenne. Pour lui, la destitution de Ianoukovitch en février provient “de (nos) amis américains et européens, qui ont soutenu une prise armée anticonstitutionnelle du pouvoir”. D’où une intervention de la Russie, qu’il jugeait nécessaire.
Poutine et les Etats-Unis : l’impérialisme et une Hilary Clinton “injurieuse”
En outre, Poutine revient sur les prétentions impérialistes des Etats-Unis, en évoquant des “bases militaires américaines partout dans le monde pesant sur les destins d’autres peuples”. Sur le choix de Barack Obama de ne pas vouloir le rencontrer, il ironise : “C’est son choix, je suis prêt au dialogue (…) la politique la plus agressive, la plus sévère, c’est la politique américaine”.
Hilary Clinton en prend aussi pour son grade, et avec toute la gente féminine. En mars dernier, l’ancienne secrétaire d’Etat avait comparé Poutine à Hitler. Poutine contre-attaque : “Il est préférable de ne pas débattre avec les femmes. Hillary Clinton n’a pas toujours été subtile dans ses déclarations. Quand des personnes deviennent injurieuses, cela montre leur faiblesse, pas leur force.”