Pourquoi les chenilles processionnaires reviennent-elles plus tôt en France cette année ?

Image d'illustration. Chenilles processionnairesADN
Fredon France, l'Observatoire des chenilles processionnaires, a révélé que des processions massives de ces insectes débuteraient sur tout le territoire dès février. Comment allons-nous faire face à cette invasion ?
Tl;dr
- Les chenilles processionnaires commencent leurs processions en février sur tout le territoire français.
- Le développement de ces chenilles dépend de conditions météorologiques précises.
- Leur présence précoce et leur expansion sont favorisées par l’activité humaine et le réchauffement climatique.
Fredon France met en garde contre le retour des chenilles processionnaires
À l’aube de février, l’Observatoire des chenilles processionnaires – Fredon France alerte sur le retour imminent des chenilles processionnaires du pin sur l’ensemble du territoire français. Ce phénomène annuel, qui intervient au plus rude de l’hiver, est source d’inquiétude.
Comprendre le cycle de vie des chenilles processionnaires
Alice Samama, animatrice à l’Observatoire des chenilles processionnaires – Fredon France, explique le cycle de vie de la chenille processionnaire du pin. Comme elle le décrit, « le papillon fait des œufs sur l’arbre, ces œufs deviennent des chenilles qui font ensuite des gros nids dans lesquels elles se développent ». La période entre janvier et mai est critique, car c’est pendant ces mois que les chenilles quittent leurs nids pour s’enfouir dans le sol.
Des conditions météorologiques favorables à leur développement
Pour le développement de la chenille processionnaire, des conditions météorologiques précises sont nécessaires. Selon Alice Samama, « la chenille processionnaire a besoin de plusieurs conditions, dont des conditions météo : elle ne peut manger que s’il fait au moins 9°C dans le nid en journée et 0°C la nuit. » Ainsi, la douceur du Sud de la France favorise un développement plus rapide des chenilles que dans le Nord.
Une présence désormais généralisée
Toutefois, l’activité humaine, notamment la plantation de pins dans le Nord de la France, a favorisé l’expansion des chenilles processionnaires. Alexis Borges, entomologiste à l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie), confirme que malgré l’impression d’une augmentation de leur nombre, les chenilles sont simplement plus présentes sur le territoire.
Un retour précoce lié au réchauffement climatique
Le réchauffement climatique joue un rôle indéniable dans le retour précoce des chenilles processionnaires. Des températures douces, étendues sur l’année, favorisent le développement précoce des chenilles sur un territoire de plus en plus large, note Alice Samama. Ainsi, l’expansion de l’aire de répartition des processionnaires du pin est un biomarqueur du changement climatique reconnu par l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC).
Il est donc crucial de rester vigilant face à ce phénomène, nonobstant les vagues de froid. Comme le rappelle Alice Samama, « le gel ne tue pas les chenilles processionnaires du pin, qui restent au chaud dans leur cocon », en attendant des conditions plus favorables pour terminer leur développement.