Pourquoi l’entretien des églises et cathédrales est-il financé par l’argent public malgré la loi de 1905?
La loi de 1905 stipule que la France ne finance aucun culte, pourtant, on constate que les collectivités financent en grande partie la restauration des églises. Comment expliquer cette apparence contradictoire ?
Tl;dr
- La France finance la restauration des églises malgré la loi de 1905.
- L’État est propriétaire de 87 cathédrales et finance leur entretien.
- Les édifices religieux construits après 1905 sont privés et ne bénéficient d’aucun soutien financier public.
Une dichotomie entre laïcité et financement des lieux de culte
La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, considérée comme le pilier de la laïcité en France, stipule que « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Pourtant, une grande partie des coûts de restauration des églises est prise en charge par les collectivités publiques.
Un financement étatique des édifices religieux
En dépit de cette loi, l’État français est le propriétaire et le financeur de l’entretien des 87 cathédrales du pays. Par exemple, les travaux de restauration de la cathédrale de Nantes, gravement endommagée par un incendie en 202O, ont été financés à hauteur de 32 millions d’euros par l’État.
Les églises, quant à elles, sont en grande partie restaurées grâce au soutien financier des municipalités, souvent avec l’aide du département et de l’État.
Les subtilités de la loi
La loi de 1905 autorise en fait l’État, les départements et les communes à prendre en charge les frais d’entretien et de conservation des édifices religieux dont ils étaient ou sont devenus propriétaires lors de la séparation des Églises et de l’État. Ainsi, comme l’explique Hervé Maurey, sénateur de l’Eure, « En France, toutes les cathédrales appartiennent à l’État. Et la quasi-totalité des églises a été construite avant 1905, et appartient donc à des collectivités publiques ».
Un coût significatif pour les communes
Le coût de l’entretien de ces édifices peut être considérable. Pour donner une idée, la Fondation du Patrimoine estime que la restauration d’un seul vitrail coûte environ 5 000 euros, celle de la toiture d’un clocher 20 000 euros et la mise aux normes de sécurité incendie d’une chapelle 25 000 euros. Cela représente souvent une charge financière lourde pour les communes, qui doivent parfois faire face à des difficultés budgétaires significatives.
Malgré ces contraintes financières, il n’est pas prévu de remettre en cause le système actuel de financement public des édifices religieux construits avant 1905. Comme l’explique Hervé Maurey, « Cela demande un effort financier considérable aux communes sans que ça ne choque grand monde car ces églises sont avant tout considérées comme un monument patrimonial plus que cultuel ».