Pourquoi dit-on “compte là-dessus et bois de l’eau” ?
L'expression "compte là-dessus et bois de l'eau (fraîche ou claire)" traduit une intention de ne pas réaliser ce qui est demandé ou souhaité. Mais quelle en est l'origine ?
Expression familière pas totalement désuète, “compte là-dessus et bois de l’eau” peut ainsi encore être comprise sans mal. Elle signifie que selon l’auteur de ces paroles, son interlocuteur ne verra pas un souhait être exaucé ou une action être réalisée. Cette expression serait apparue dans le courant du XVIIIe siècle, et dans un premier temps, elle se présentait sous la forme “compte là-dessus”.
“Compte là-dessus”, puis “et bois de l’eau (fraîche ou claire)”
La première version de cette expression a été rendue populaire au XIXe siècle par l’écrivain français Émile Debraux. En 1823, ce dernier publiait ainsi “Voyage à Sainte-Pélagie”, où figurait “compte là-dessus”. Dans le même temps voire dans la foulée, une seconde partie a été ajoutée, et il s’agit sans doute là du segment le plus intéressant car le moins compréhensible à la base. En effet, “compte là-dessus” est une formule ironique traduisant le contraire de ce qu’elle annonce. Mais comment expliquer “et bois de l’eau (fraîche ou claire)” ?
Pas de consensus sur la seconde partie
Après “compte là-dessus”, il était donc devenu coutume de dire “compte là-dessus et bois de l’eau”. Le qualificatif “fraîche” (ou claire selon les versions”) est arrivé par la suite. Selon certains, cette seconde partie s’expliquerait par un sacrifice où l’eau, pour ne pas dire rien du tout, viendrait remplacer le vin. Pour d’autres, elle prendrait son origine d’une autre expression, “vivre d’amour et d’eau fraiche “. Dans tous les cas, il est question de quelque chose que l’on a bien peu de chances d’obtenir, et d’une espérance attendue pour ne déboucher sur rien.