Pour la justice autrichienne, le trafic de pièces d’euros abîmées est légal
Une cour d'appel a acquitté un citoyen allemand qui avait importé, depuis la Chine, des dizaines de kilos de ces pièces.
Au printemps dernier, un Allemand d’une quarantaine d’années avait été arrêté à Bregenz, sur la rive droite du lac de Constance en Autriche.
Il avait introduit de très grosses quantités d’euros abîmés dans le monnayeur d’une banque dans le but de les convertir en billets.
Accusé de « tromperie » mais acquitté
Dans sa voiture, la police avait mis la main sur 117 kilos de pièces de 1 et 2 euros en mauvais état, représentant une somme totale de 15.000 euros. L’homme avait indiqué se rendre fréquemment en Chine pour s’y constituer des stocks d’euros retrouvés par des armées de « petites mains » dans les voitures et lave-linges acheminés dans le pays et voués à la destruction.
Mardi, la cour d’appel d’Innsbruck a estimé que cet import et cette conversion n’étaient pas illégaux. Une décision venant confirmer celle prise en première instance.
Son avocat, Christoph Eberle, a précisé à l’AFP : « Mon client utilisait un monnayeur de banque conçu précisément pour déterminer si une pièce est valable ou non. Il ne pouvait donc pas y avoir tromperie ».
Une décision identique en Allemagne en 2012
Le ramassage de pièces représente un circuit économique informel en Chine. Il y a quelques années, cette fois en Allemagne, la Cour fédérale avait également jugé que la remise à la Bundesbank de pièces abîmées, même en grande quantité, ne pouvait être considérée comme illégal. Même si ces euros avaient été dans ce cas été exportés en Chine pour y être fondues.