Pollution de l’air : dans le placenta, des particules de carbone suie retrouvées
Si cette étude révèle la présence de particules de carbone suie, issues des pots d'échappement ou la combustion de bois et de charbon, elle ne précise pas si elles ont des conséquences sur le foetus.
Mardi, la revue Nature Communications a relayé les conclusions d’une étude belge révélant que des particules de carbone suie avaient été retrouvées dans le placenta de 28 femmes non fumeuses après leur accouchement. Leurs auteurs résument : “Ces résultats suggèrent que les particules présentes dans l’air ambiant peuvent traverser la barrière du placenta et aller jusqu’au fœtus”, par le biais de la circulation sanguine.
Ces particules sont émises principalement par les véhicules et le bois, le charbon brûlés. Elles ont été découvertes grâce à une technique d’imagerie laser.
“Potentiellement, cela pourrait expliquer les effets nocifs de la pollution dès les tout premiers stades de la vie”, indiquent-ils ensuite. L’étude démontre également que les taux de particules mesurés étaient supérieurs dans le placenta des femmes se trouvant exposées à de forts niveaux de pollution (c’est-à-dire vivant à moins de 500 mètres d’un axe routier important).
Quelles conséquences pour la foetus ?
Le Figaro relaie une nuance apportée par une chercheuse néo-zélandaise n’ayant pas participé à cette étude. Elle observe d’abord que “Les auteurs de l’étude s’attachent à souligner la présence du carbone suie dans le placenta, mais ils ne montrent pas qu’il est présent dans le fœtus lui-même”. Puis elle relève que “Dans la mesure où l’une des fonctions du placenta est d’agir comme une barrière pour empêcher que des toxines passent de la mère au fœtus, on pourrait penser que le placenta joue ici son rôle normal en accumulant les particules de carbone suie pour empêcher qu’elles atteignent le fœtus et lui nuisent”.
Elle émet cependant une hypothèse : “Mais ces particules pourraient aussi endommager le placenta, ce qui pourrait expliquer l’association entre la pollution de l’air et un poids de naissance insuffisant mise en évidence par d’autres études”.