Les policiers français ne peuvent pas refuser d’être filmés sur la voie publique
Alors que les policiers réclament une meilleurs protection de leur vie privée, le directeur de la police parisienne a tenu à mettre les choses au clair avec ses troupes.
Si le phénomène est presque devenu traditionnel aux États-Unis, il désormais est de plus en plus visible chez nous. Avec l’omniprésence des smartphones dans notre quotidien, les policiers peuvent difficilement échapper à l’œil des caméras des badauds lorsqu’ils sont en intervention.
Alors qu’ils protestaient contre une « atteinte à leur vie privée », les policiers viennent de recevoir un rappel à l’ordre de leur direction pour leur signifier que ces témoins sont dans leur bon droit.
Filmer un policer sur la voie publique est légal
C’est via une note relayée par Le Point et signée par Frédéric Dupuch, le nouveau directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) que les règles ont été rappelées. Portée à la connaissance des chefs de service, elle précise que les policiers « ne peuvent faire obstacle à l’enregistrement ou à la diffusion publique d’images ou de paroles à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions ».
Le DSPAP ajoute que « les policiers, qu’ils soient en uniforme ou en civil, ne peuvent pas interpeller des journalistes ou des particuliers effectuant des enregistrements dans les lieux publics ou ouverts au public, ni leur retirer leurs appareils ou détruire les prises de vue effectuées. »
Aussi, même si ces images venaient à être diffusées sur internet et que les agents étaient reconnaissables, cela ne constituait pas une infraction. Quelques cas bien précis font cependant figure d’exceptions.
Quelques exceptions
Bien entendu, si la vidéo diffusée est accompagnée de propos diffamatoires ou injurieux contre les policiers filmés, ces derniers peuvent se réserver le droit de porter plainte.
Aussi, plusieurs services spécifiques sont protégés contre ce droit à la diffusion. Aussi, les forces d’intervention du Raid, de la Bac (Brigade anticriminalité), du GIPN (Groupe d’intervention de la Police nationale) ou des services antiterroristes (DGSI, SAT, SDAT), ne peuvent pas être filmées à visage découvert et faire l’objet de diffusion sur les médias ou les réseaux sociaux.
Suite à ce rappel, les syndicats n’ont pas tardé à réagir. Ainsi, Vigi CGT-Police demande plus de protection pour les forces de l’ordre dans le contexte actuel. Le syndicat propose également que les policiers puissent s’ils le souhaitent « porter une cagoule pour éviter que leur identification ne les mette en danger eux ou leur famille ».