Polémique Mediapart-Charlie Hebdo : Edwy Plenel regrette l’expression “guerre aux musulmans”
Le fondateur de Mediapart affirme avoir "surréagi", et pense qu'"il ne peut pas y avoir de guerre" entre les deux organes de presse.
Edwy Plenel était l’invité vendredi matin de Jean-Jacques Bourdin. Il est revenu sur la polémique qui l’oppose à Charlie Hebdo dans le contexte de l’affaire Tariq Ramadan.
Face au journaliste, il assure : “Bien sûr que nous avons surréagi, bien sûr que quand on est blessé on fait des bêtises, mais encore une fois nous ne sommes pas du côté de la guerre, du côté de la haine”.
Manuel Valls pointé du doigt
“Nous n’avons pas voulu alimenter une machine dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas. Nous sommes des journalistes”, a-t-il encore déclaré. Et pour terminer sur la relation avec le journal satirique : “Il ne peut pas y avoir de guerre entre Charlie Hebdo et Mediapart, entre deux journaux indépendants, qui défendent la liberté de discuter, de s’exprimer, d’avoir des désaccords, qui défendent la liberté de tout dire, de tout révéler, encore moins quand l’un de ces journaux a payé le prix le plus cher, le prix du sang pour cette liberté. Donc, toute cette polémique, qui nous désole, n’est pas la nôtre”.
Et c’est l’ancien ministre de l’Intérieur qui est ciblé. En évoquant la polémique, il affirme qu’“elle est venue de personnes, dont l’une d’entre elles est venue chez vous le dire, qui ont demandé qu’on bannisse un journal comme Mediapart, qu’il ‘rende gorge’. Manuel Valls a parfaitement le droit de ne pas apprécier Mediapart. Le pluralisme de la presse est un droit fondamental, constitutionnel. Mais il n’a pas le droit, sauf à ne pas vouloir être Charlie, de vouloir bannir un journal”.
Pas de connivence avec Tariq Ramadan
Quant à l’accusation qu’il avait porté à Charlie Hebdo de participer à une “guerre aux musulmans”, le fondateur du site présente encore ses excuses – “Je l’ai écrit” – et il admet qu’“il ne fallait pas dire ça dans ce moment-là, bien sûr”.
Enfin, concernant l’islamologue, il se défend de toute collusion avec lui : “Nous avons publié l’enquête la plus sévère qui soit sur Tariq Ramadan, au point qu’il a publié une vidéo d’une heure, pour dire tout le mal qu’il pensait de Mediapart”.