Polémique autour d’un hommage à Henri Dutilleux
La ville de Paris a décidé de suspendre l'installation d'une plaque en hommage à Henri Dutilleux, provoquant la colère d'internautes.
Décédé en mai 2013, les hommages autour d’Henri Dutilleux ont été assez nombreux dans le monde de la musique. Alors qu’une plaque commémorative devait voir le jour au domicile du compositeur qui habitait 12, rue Saint-Louis-en-l’Ile, une polémique finit par éclater. En cause, la décision de la ville de Paris de repousser la pose de cette plaque.
Christophe Girard, maire PS du 4ème arrondissement, a ainsi expliqué à l’AFP que la ville tient compte du Comité d’histoire de la ville de Paris qui “tient à noter des faits de collaboration avec le régime de Vichy”. Daté de juillet 2014, le Comité écrivait : “Henri Dutilleux, alors qu’il était chef de chant de l’Opéra de Paris, a composé la musique du film de propagande Forces sur le stade (1942)”.
Henri Dutilleux : une pétition de 2000 signatures
Malgré le relevé de ce fait, le Comité estime que “l‘implication de Henri Dutilleux dans une politique active de collaboration n’est pas autrement documentée“, et conclut en suggérant un libellé de la plaque : “Ici habita Henri Dutilleux, compositeur de musique contemporaine, Grand prix de Rome en 1938″.
Les amoureux du compositeur quant à eux n’acceptent pas cette décision et ont lancé une pétition en ligne qui au moment d’écrire ces lignes, a atteint plus de 2.000 signatures, afin que la plaque soit posée.
Christophe Girard joue la montre
Du côté de la ville de Paris, on essaye surtout de gagner du temps. Christophe Girard evoque notamment le climat ambiant “marqué par les attentats de janvier et la commémoration de l’anniversaire de la libération des camps de concentration d’Auschwitz et Birkenau”.
“J’avais souhaité qu’on apaise tout et qu’on laisse passer un peu le temps dans l’émotion actuelle, et puis voilà que les réseaux sociaux se sont enflammés en disant que je ne respectais pas la mémoire d’Henri Dutilleux“, déclare t-il avant de conclure “On mettra la plaque, mais le temps n’est pas opportun”.