Plan Vigipirate : 1,3 million d’heures supplémentaires non payées aux policiers
Des syndicats de police français déplorent le 1,3 million d'heures supplémentaires non payées ainsi que le manque d'effectifs observés dans le cadre du renforcement du plan Vigipirate.
L’attentat de Charlie Hebdo et celui survenu dans l’Hyper Cacher de Paris en janvier dernier avaient amené le gouvernement à renforcer le plan Vigipirate. Lequel consiste pour rappel en un dispositif relevant du Premier ministre et visant à délivrer une vigilance, une prévention et une protection de la nation échelonnées sur cinq niveaux d’alerte.
Mais le durcissement de ce plan ne se serait pas opéré dans les règles, à en croire plusieurs syndicats de police qui dénoncent ainsi notamment l’accumulation d’heures supplémentaires non payées. Le syndicat Alliance avance le chiffre d’1,2 million d’heures supplémentaires impayées en cumulant toutes celles effectuées par les agents du Service de la protection (SDLP), dont la tâche est de garantir la sécurité de dirigeants et de personnalités faisant l’objet de menaces.
Heures supplémentaires non payées : des syndicats de police dénoncent un plan Vigipirate insupportable
Le site Boursorama rapporte que quatorze agents de la SDLP envisagent de porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui et travail dissimulé. Les syndicats déplorent de même des cadences de travail difficiles à tenir, des nuits blanches ainsi que des semaines où la récupération n’est pas de mise.
« Il faudrait prendre en compte ce qu’ils ressentent »
Le secrétaire général d’Alliance Jean-Claude Delage a ainsi appelé à une meilleure considération des policiers engagés dans l’application du plan Vigipirate : « Il faudrait prendre en compte ce qu’ils ressentent. Ça éviterait peut-être justement que des fonctionnaires aillent saisir, par l’intermédiaire d’un avocat, la justice pour exprimer le mal-être qu’ils vivent dans ce service qui a toujours été considéré comme un service d’élite. » Par voie de communiqué, le syndicat Alternative Police Nationale a requis des discussions avec le ministère de l’Intérieur sur la question des heures supplémentaires « actuellement stockées ». Il demande également davantage de moyens humains, en proposant au passage « la création d’un véritable compte-épargne retraite, le déplafonnement du compte épargne temps et le paiement d’une partie des heures supplémentaires ».