Pierre Moscovici, ou l’idée d’une coalition gauche-droite
Le commissaire européen ne voit pas d'inconvénient à ce qu'une coalition gauche-droite se forme ponctuellement afin de contrer le FN, voire pour voter certains textes de loi.
Pierre Moscovici a livré son analyse à la suite des résultats du second tour des Régionales de dimanche. Si depuis qu’il est commissaire européen, les affaires franco-françaises pourraient sembler éloignées, il n’a pas manqué de donner son avis à l’antenne de France Info, ainsi qu’en entretien au quotidien économique Les Echos.
Selon l’ancien élu du Doubs, la montée du FN et plus globalement, du populisme au sein de l’Europe doivent pousser gauche et droite à s’allier, du moins ponctuellement.
Moscovici : gauche et droite peuvent voter ensemble
Pour lui, “Quand on a une situation politique exceptionnelle, il faut que les gens qui ont des valeurs partagées soient capables de se dire ‘Il y a plus de choses qui nous rapprochent que de choses qui nous éloignent'”. Ainsi, en matière d’emploi ou quand il s’agit d’Europe, gauche et droite peuvent être à même de s’entendre.
Pour autant, il balaie du revers de la main tout voisinage de pensée avec le Front National quand il évoque son fameux “UMPS” : “Le clivage gauche-droite est totalement pertinent, et on n’attend pas une espèce de formation molle du centre. (…) Une coalition, ce n’est pas l’UMPS”.
“Je ne crois pas au centrisme mou”
Selon le commissaire européen, le message des Français est un appel à “un changement de culture politique, un changement d’attitude”, a-t-il affirmé aux Echos. Ils “sont lassés des querelles répétitives organisées autour d’un affrontement bloc contre bloc (…) Je ne crois pas du tout à un centrisme mou”.
Mais quels contours pourrait adopter une telle coalition ? “Par définition, on ne peut faire de coalition qu’avec des gens qui ne pensent pas la même chose que vous”, en prenant exemple sur l’Allemagne. “Une coalition, cela ne peut pas être une aspiration, cela peut juste être le fruit d’une situation d’absence de majorité ou de circonstances exceptionnelles réclamant une majorité très large de façon temporaire”. Sur ce point, il conclut dans une allusion à peine voilée à la montée du FN : “Si la situation politique l’exigeait, une coalition large ne doit pas selon moi être exclue par principe en France”.