Perturbateurs endocriniens : l’exposition pendant la grossesse favorise des troubles du comportement chez l’enfant
Une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale vient de révéler que l'exposition à des perturbateurs endocriniens pendant la grossesse augmente le risque que l'enfant souffre de troubles du comportement.
La révélation est significative. Au travers d’une étude épidémiologique conduite par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et publiée dans les colonnes de la revue Environmental Health Perspectives (en anglais), on apprend ainsi dans le détail la dangerosité d’exposer une femme enceinte à des perturbateurs endocriniens.
Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs se sont intéressés de près à 529 garçons nés entre 2003 et 2006 et à leurs mères. Au moins 70% de ces femmes étaient, durant leur grossesse, exposées à plusieurs types de substances détectables. Il est au final apparu qu’un certain nombre de ces dernières ont été impliquées dans le développement de troubles du comportement chez les garçons de la cohorte.
Bisphénol A, triclosan et DBP, des perturbateurs endocriniens à risque pour la grossesse
Ces substances sont au nombre de trois : le bisphénol A, le triclosan et le di-n-butyl phtalate (DBP). Le premier produit est persona non grata depuis 2015 dans les contenants alimentaires vendus en France. Le second est un agent renfermé dans certains dentifrices et savons et l’on peut trouver le troisième dans certains plastiques, colles, vernis à ongles et laques pour cheveux.
Il avait précédemment été révélé, suite à des recherches menées in vitro sur des animaux, que ces substances étaient des perturbateurs endocriniens. L’Inserm indique que « face à ces premières conclusions chez l’animal, les chercheurs ont souhaité étudier l’association entre les expositions aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse et le comportement ultérieur des enfants ».
Une étude qui confirme de premiers résultats obtenus sur des animaux
Les résultats nouvellement obtenus sont la résultante d’un prélèvement d’urine pendant la grossesse et de l’analyse de deux questionnaires portés sur l’hyperactivité, les troubles émotionnels, les troubles relationnels, les problèmes de conduite et l’inattention des jeunes garçons.
Pour les auteurs de l’enquête, « ce travail confirme que les effets du bisphénol A sur le comportement observés chez l’animal de laboratoire se retrouvent chez l’humain à des expositions faibles, probablement inférieures à celles préconisées par l’autorité européenne de sécurité alimentaire ». On attribue ici au triclosan un risque plus élevé de troubles émotionnels à 3 et 5 ans et au DBP, une probabilité plus forte de troubles émotionnels et relationnels à partir de 3 ans.