Des perturbateurs endocriniens détectés dans les eaux de surface et l’eau du robinet
En France, des pesticides ou leurs produits de dégradation suspectés d'être des perturbateurs endocriniens ont été décelés dans les eaux souterraines et l'eau du robinet selon l'ONG Générations Futures.
L’ONG Générations Futures tire la sonnette d’alarme. Dans un rapport rendu public le mardi 10 janvier, elle dresse un constat inquiétant sur la présence importante de pesticides perturbateurs endocriniens (PPE) dans les eaux de surface.
Forte teneur en PPE
Pour les besoins de son enquête publiée sur son site officiel, Générations Futures a analysé de près deux rapports officiels. Le premier est l’œuvre du Commissariat général au développement durable intitulé « L’essentiel sur les eaux. Pesticides les plus quantifiés dans les cours d’eau et dans les eaux souterraines en 2013 » et le second intitulé « Bilan de la qualité de l’eau au robinet du consommateur vis-à-vis des pesticides en 2014 ». Ces deux rapports ont été publiés en juillet 2016 par le ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Le constat est alarmant puisque selon l’ONG, « 73,3 % des pesticides ou de leurs produits de dégradation les plus quantifiés dans les eaux de surface (soit 11 sur 15) en métropole en 2013 sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ».
L’eau du robinet également contaminée
Les eaux souterraines ne sont pas mieux loties avec plus de la moitié (53 %) des pesticides ou métabolites les plus quantifiés en 2013 suspectés d’être des PPE, soit 8 des 15 molécules classées.
Encore plus inquiétant, pour l’eau du robinet, ce sont 50 % des pesticides ou produits de dégradation suspectés d’être des PPE (18 sur 36). Une situation qui avait conduit à constater une « non-conformité » de l’eau en 2014. L’ONG rappelle que 65 % des Français boivent l’eau du robinet chaque jour.
Le timing n’est pas anodin pour Générations Futures car le 26 janvier prochain, l’Union européenne doit se prononcer sur une définition précise des perturbateurs endocriniens pour ensuite prendre des mesures réglementaires pour limiter leur impact sur la santé.