Personnalités politiques et protection policière : des abus révélés par une enquête
Le Parisien révèle comment certains politiques abusent des services de protection qui leur sont accordés.
Protection des proches de Brice Hortefeux, cirer les chaussures d’Edouard Balladur… Certains hommes politiques potentiellement détenteurs d’informations sensibles bénéficient d’une protection policière, assurée par le Service de protection de la police nationale (SDLP). Et certains en abuseraient pour leur confort.
Sortir le chien d’Edouard Balladur
Un policier anonyme indique ainsi au Parisien : “Un ex-officier de sécurité a quitté son poste car il ne supportait pas qu’Edouard Balladur lui demande de cirer ses chaussures et de sortir son chien”. Mais les proches de l’ancien premier Ministre évoquent une “affabulation stupide”. L’un d’eux, François-David Cravenne, justifie : “Il a conservé longtemps ses officiers de sécurité et c’est bien la preuve qu’il ne leur demande pas n’importe quoi et rien de dégradant”.
Un autre exemple avec Brice Hortefeux, qui bénéficie d’une telle protection en raison de son ancien statut de ministre de l’Intérieur entre 2009 et 2011. Il y a quelques jours, Le Point révélait que Brice Hortefeux demandait à ce que ses enfants soient aussi protégés et convoyés fréquemment entre Clermont-Ferrand et Paris. Et l’homme politique de se défendre : “En fait, il s’agit d’une confusion. Mes enfants disposent d’une protection très ponctuelle, à raison de deux fois par mois. Lorsque j’ai bien précisé que cette protection n’était pas permanente, tout est rentré dans l’ordre”.
Un pied-à-terre mis à disposition par Michel Charasse
Jusqu’en 2013, date de la fin de sa protection, celui qui fut ministre du Budget entre 1988 et 1992 mettait à disposition des policiers spécialisés un pied-à-terre privé à l’occasion de ses déplacements dans le Puy-de-Dôme.
Et loyer était pris en charge par le contribuable, à hauteur de 121,96 euros par mois. La Cour des comptes avait déclaré “Regrettable qu’une personnalité protégée […] ait tiré profit de la location du logement des agents affectés à sa sécurité”. Michel Charasse avait alors indiqué que le coût était très inférieur à celui de chambres d’hôtel.