Perpignan : ses salariés font grève, un sous-traitant d’Amazon déménage dans la nuit
Vendredi matin à Perpignan, les salariés d'un sous-traitant d'Amazon ont découvert qu'ils ne pouvaient plus accéder à leur lieu de travial et que leurs camions avaient disparu. Leur patron a ainsi déménagé suite au refus de ses employés de cesser leur grève.
Vendredi matin à 9h00, les salariés de l’entreprise B2S, spécialisée dans le délivrance de colis d’Amazon, se sont rendus sur leur lieu de travail comme à leur habitude. L’accès à l’entreprise, basée à Perpignan (Pyrénées-Orientales), leur a toutefois été défendu. Ils ont également remarqué qu’“une trentaine de camions de livraison de colis” avaient disparu. Cités par France Bleu Roussillon, des salariés estiment avoir été punis par leur patron pour un mouvement de grève qu’ils refusaient de stopper. Ces employés estiment ainsi subir des cadences de travail “infernales”.
Grève de salariés : “si vous ne reprenez pas le travail, ce n’est pas la peine de revenir demain”
Sous couvert de l’anonymat, un salarié témoigne d’un échange observé la veille avec leur supérieur qui pouvait laisser présager de la suite des évènements : “Vers midi, nous avons pu échanger avec le patron par téléphone. Il a proféré des menaces contre nous : ‘si vous ne reprenez pas le travail, ce n’est pas la peine de revenir demain’. Nous n’avons pas voulu céder. Et ce matin, nous découvrons que notre entreprise a déménagé dans la nuit”. Et d’ajouter que “seul notre responsable d’équipe a reçu un message hier soir par texto : ‘tu pourras aller pointer au chômage demain'”.
La CGT dénonce des “CDD déguisés”
Durant la nuit de jeudi à vendredi, un suspect va-et-vient avait été remarqué par des salariés de l’entreprise : des chauffeurs d’un autre site transféraient ainsi les camions. Les employés ont tenté de s’interposer, et les violences qui auraient alors été commises de s’être achevées avec un salarié blessé et de nombreux véhicules dégradés. Des militants syndicaux ont depuis rejoint les employés de l’entreprise, et la CGT de déplorer “l’état du dialogue social aujourd’hui en France” et l’infraction, par le patron de B2S, du code du travail : “Aucun [salarié] n’a été conservé à l’issue de sa période d’essai. Il s’agissait de CDD déguisés”.
Joint par téléphone par nos confrères, le patron concerné a indiqué que le site ne rouvrirait pas et qu’il n’a pas encore songé à ce qu’il adviendra des salariés encore sous contrat : “J’ai perdu toute autorité sur les salariés. Une véritable mafia s’est montée dans l’entreprise et j’ai été pris en otage. Le plus triste dans l’histoire, c’est pour moi : eux ont juste perdu un travail, mais moi j’ai perdu 25 tournées”. Un rendez-vous entre la CGT et l’inspection du travail est prévu pour jeudi prochain.