“Pepe the Frog” : récupérée par l’extrême droite, son créateur la fait mourir
"Pepe the Frog", personnage pacifique d'une bande dessinée américaine, a finalement été tué par son créateur après avoir été récupéré par l'extrême droite.
Il aura vécu douze ans, après être ainsi apparu dans une bande dessinée en ligne en 2005 sous le coup de crayon de l’Américain Matt Furie, auteur de livres pour enfants. Pepe the Frog n’est en effet plus comme l’a récemment montrée une planche signée de son créateur où ce personnage repose dans un cercueil, entouré de proches dont l’un trinque à sa santé.
Cette grenouille humanoïde et pacifique reconnaissable par sa peau verte, sa grande bouche et des yeux l’étant tout autant était devenue ce que l’on appelle un mème sur la toile, que l’on invoque entre autres pour qualifier une situation positive (“Feels good man”) ou, au contraire, pour dépeindre un état de tristesse ou de solitude (“Feels bad man”).
Le créateur de “Pepe the Frog” le fait reposer dans un cercueil
Mais plus récemment, durant la campagne présidentielle américaine ayant opposé Hillary Clinton à Donald Trump, des extrémistes avaient récupéré Pepe the Frog pour le détourner en Adolf Hitler ou encore en membre du Ku Klux Klan. Suite à quoi, la Ligue anti-diffamation (ADL) présente aux États-Unis, pour laquelle on se demande si elle connaissait l’origine du personnage, aura finalement décidé de l’inscrire dans la liste des symboles racistes comprenant notamment la croix gammée.
Wowsers: Matt Furie killed #Pepe for Free Comic Book Day? I like it. pic.twitter.com/rBH5JI1Wtp
— 10 Foot Bongz (@the_real_TFB) May 7, 2017
Une campagne avait été lancée pour sauver le personnage
Libération rappelle que Matt Furie avait par la suite lancé une campagne sur le net pour sauver Pepe, sans réel succès. Et c’est pendant une journée organisée il y a peu par l’éditeur de Pepe the Frog, Fantagraphics, que l’on a pu découvrir l’enterrement de la grenouille.
Sur son site internet, Fantagraphics regrette que Pepe the Frog soit devenue une figure de “groupes racistes liés à l’extrême droite”, une récupération ayant depuis causé “des dommages psychologiques et financiers significatifs à son créateur”. N’y avait-il toutefois pas d’autre moyen de contrer cette instrumentalisation que de céder le personnage aux extrémistes ?