La pauvreté s’aggrave en Île-de-France, le Secours catholique alerte
Une étude du Secours catholique sur la fracture territoriale en région Île-de-France pointe des inégalités qui n'en finissent pas de se creuser.
Un “changement radical dans la politique d’aménagement”, voici ce que réclame le Secours catholique après la publication d’une étude approfondie de la situation des inégalités en Île-de-France. Selon l’association, 1,8 millions d’habitants disposent de moins de 990 euros par mois pour vivre.
“La région la plus riche et la plus inégalitaire de France”
Pour le Secours catholique, pas de doute, “tous les indicateurs de pauvreté sont au rouge”. La région compte 8 départements, mais les écart sont importants, notamment en terme de salaire. Pour preuve, le salaire médian de Seine-Saint-Denis est de moitié inférieur à celui disponible dans le département des Hauts-de-Seine. Le président de l’organisme alerte : “La fracture s’aggrave. La pauvreté s’accentue en intensité et en nombre de personnes. Et ce, dans les lieux qui sont déjà les plus pauvres”.
Et cette pauvreté concerne nombre de domaines. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi est beaucoup plus haut “dans les communes ou arrondissements les plus pauvres de chaque département”. Par ailleurs la santé (sur-mortalité due par exemple au cancer du poumon, obésité sur-représentée,…) ou l’éducation sont également concernées.
Les doléances du Secours catholique
Et la tendance ne fait que s’accentuer, les inégalités s’accroissent quand sont analysées les données sur les 10 ou 15 dernières années. L’association pointe une concentration toujours plus forte des personnes en situation critique dans des zones bien précises. Le Secours catholique a dressé une liste de demandes afin d’éviter “la rupture du tissu social de notre région”.
Parmi elles, un plan d’aménagement du territoire qui devra d’abord “stopper l’élargissement de la fracture territoriale” avant de “rééquilibrer la région en visant à ce que la prise en compte des personnes en situation de pauvreté soit réalisée de manière équitable et solidaire entre les différents départements et villes de la région francilienne”. Un rééquilibrage qui passe certes par plus de logements sociaux, mais aussi par un meilleur maillage territorial de ceux-ci. Du côté de l’éducation, l’association demande à ce que “la préscolarisation des enfants dans les territoires les plus pauvres” soit mise en avant, mais aussi que soit instauré “un outil de suivi pédagogique pour les enfants qui sont amenés à changer fréquemment de lieu d’hébergement”.