Patty Jenkins, la réalisateur de Wonder Woman, craint que la fermeture des salles de cinéma US ne soit “irréversible”
La réalisatrice de Wonder Woman, Patty Jenkins, est très pessimiste quant à l'avenir du cinéma à cause de la pandémie de Covid-19 et la crise sanitaire qui en découle. Pour elle, c'est même un phénomène "irréversible".
Wonder Woman 1984 devait sortir en juin. La pandémie de Covid-19 et la Warner Bros. en auront décidé autrement. La sortie a été repoussée trois fois. Mais la réalisatrice du long-métrage Patty Jenkins alerte aujourd’hui sur cette situation très critique : La situation “est irréversible. […] Je pense qu’aucun d’entre nous ne veut vivre dans un monde où la seule option pour emmener nos enfants voir un film est dans notre propre salon, et ne pas avoir un lieu où aller pour les rendez-vous amoureux.”
Patty Jenkins, réalisatrice de Wonder Woman, craint le pire pour les salles de cinéma
Une déclaration choc qui survient alors que Cineworld – qui possède l’un des plus grands réseaux de salles de cinéma américains – a procédé à une nouvelle fermeture de tous ses cinémas. Il faut dire que, malgré l’instauration de règles sanitaires strictes, les Américains ne vont plus en salles. Les faibles chiffres de Tenet et le box-office US en général en témoignent très facilement. Les studios reportent les sorties, les cinémas ferment parce que peu de sorties, les studios attendent que les cinémas rouvrent… Un cercle sans fin. À moins que la pandémie de Covid-19 n’arrive enfin à son terme et que l’on ait un traitement fiable et/ou un vaccin.
Mais pour Patty Jenkins, tous les cinémas ne rouvriront pas. Pire encore, “nous pourrions perdre l’expérience cinéma pour toujours.” Et le fait que certains blockbusters sortent désormais directement sur les plates-formes numériques, comme ce fut le cas pour Mulan, fait craindre le pire à la réalisatrice : “c’est le genre de choses qui est arrivé à l’industrie musicale. On peut faire s’écrouler une industrie en en faisant quelque chose qui n’est pas rentable.”
“Nous pourrions perdre l’expérience cinéma pour toujours.”
En sortant leurs films directement sur ces plates-formes, les studios diminuent les coûts puisqu’il n’y a plus d’exploitants intermédiaires. Pas plus non plus qu’il n’y aurait besoin de divisions dédiées à la sorties dans les salles. Autrement dit, la situation pourrait entraîner un énorme bouleversement dans l’industrie. Si des grands parcs de salles américains mettent la clef sous la porte, une fois la pandémie derrière nous, les grands studios pourraient décider de privilégier les sorties en ligne. Voire de relancer leur volonté de disposer de leurs propres parcs de salles. Une situation pour l’heure impossible car protégée par le “décret Paramount” de 1948 mais qui a été remis en question en novembre 2019. Voilà qui n’augurerait rien de bon pour le cinéma dans son ensemble…