Paris : on tue trois fois moins qu’il y a 20 ans
Selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), Paris n'est plus le coupe-gorge qu'il pouvait être il y a 20 ans de cela.
L’ONDRP a rendu publique mardi une étude dans laquelle il indique que le taux d’homicides volontaires dans la capitale française est en baisse par rapport à il y a 20 ans. En 2013, dans la capitale, 90 meurtres ont été relevés contre 256 en 1994. Une forte baisse qui devrait rassurer les habitants de Paris.
Paris est de moins en moins le théâtre de crimes
L’Institut médico-légal (IML) a constaté qu’entre 1994 et 2013, le taux d’homicides volontaires dans la capital est passé de 2,6 points pour 100.000 habitants à 1,2. Le nombre de meurtres à Paris a donc baissé de 65% en 20 ans. Durant l’étude, 3.137 personnes ont été déclarées victimes d’un homicide volontaire, 32,8% étaient des femmes et 11,1% des mineurs. Dans la plupart des cas, les victimes ont été assassinées à l’aide d’une arme blanche (31%), près de 30% par une arme à feu, 20% suite à des coups et moins de 5% par strangulation.
Paris n’est donc plus le coup-gorge qu’elle a pu être dans le passé, ce qui peut être expliqué par l’embourgeoisement de la capitale et la déportation de la violence vers les banlieues mais également par l’omniprésence policière. L’ONDRP qualifie cette baisse des homicides de “régulière” et indique que celle-ci rejoint les statistiques nationales observées sur le territoire depuis plusieurs années. Selon Christophe Soullez, criminologue et responsable de l’ONDRP, “la tendance est générale”. “On tue moins en France qu’aux siècles précédents”, c’est ce que “nous constatons de longue date (…) Nous sommes dans une société qui se pacifie de ce point de vue”.
La majorité des meurtres sont dus à une altercation préalable
Selon une étude de l’ONDRP réalisée en novembre 2014 et regroupant les chiffres de Paris et de la petite couronne, 35% des meurtres sont dus à une altercation préalable (agression, rixes, etc.), 28% d’entre eux interviennent au sein du cadre familial ou conjugal et 20% sont liés à des activités purement criminelles.
Dans son étude, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales indique que “l”homicide volontaire est le crime qui apparaît le mieux mesuré”, “ceci en raison de sa gravité dans le champ de la criminalité” mais aussi “grâce à la possibilité de combiner plusieurs sources de données”. “La part des homicides volontaires dans la mortalité générale des pays est évaluée à 1% au niveau mondial”, ajoute l’ONDRP en citant des chiffres de l’OMS, celle-ci est donc variable selon le niveau d’observation des pays, régions, provinces et villes et également selon l’échelle géographique.