Paris : moins de 3% de noms de rues sont attribués à des femmes
A Paris, l'association Osez le Féminisme a mené une opération pour faire réaliser à la municipalité et la population de la capitale que moins de 3% des noms de rues rendent hommage à des femmes. Ce matin, 70 fausses plaques ont été placardées sur l'île de la Cité.
A l’occasion des 45 ans du Mouvement de libération des femmes, l’association Osez le Féminisme a décidé d’interpeller Anne Hidalgo, la maire de Paris et les pouvoirs publics en général sur un chiffre. Dans la capitale, seuls 2,6% des noms de rue sont attribués à des femmes, cela représente 160 artères. A l’échelle nationale, le nombre descend à 2%.
Même chose si on le regarde du côté des transports en commun. A Paris, seule une station (Louise Michel) sur 303 porte un nom de femmes. Une situation que ne comprend pas l’association alors que l’histoire “regorge de scientifiques, d’écrivaines, de militantes, de femmes politiques, d’artistes, de résistantes, qui méritent la reconnaissance du pays“.
Paris : les noms de femmes fleurissent dans l’île de la Cité
Alors dans la nuit, les militantes de Osez le Féminisme ont mené une action sur l’île de la Cité. Elles ont re-baptisé certaines rues du coeur de Paris en hommage à 70 femmes illustres : les noms de la navigatrice Florence Arthaud, l’artiste américaine Niki de Saint-Phalle, la physicienne Lise Meitner, ou encore la chanteuse américaine Nina Simone sont apparus dans le coeur historique de Paris. Une manière d’interpeller l’opinion publique sur “la nécessité de valoriser dans l’espace public des femmes exceptionnelles et trop souvent méconnues“.
Quai Niki de Saint Phalle, rues Toni Morrison, Florence Arthaud… Les rues de l'Ile de la Cité rebaptisées pic.twitter.com/jdcZeYpVBx
— Marie-Anne Kleiber (@Makleiber) August 26, 2015
Pour une égalité homme-femme dans les noms de rues
Alors que des deux femmes sont entrées au Panthéon cette année, aux côtés de deux hommes, l’association explique que son geste “a pour but de faire sortir de l’ombre ces personnalités injustement ignorées de notre histoire collective“.
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Désormais Osez le féminisme a un objectif : que d’ici à 2019, “autant de femmes que d’hommes donnent leurs noms à des rues de Paris“.